5. Politique d’approvisionnement en granulats

La Commission des Carrières de Haute-Saône a défini une politique des carrières axée sur une réduction progressive des extractions en milieu alluvial.
Différents moyens sont envisagés pour diminuer la consommation de granulats alluvionnaires.

5.1. Utilisation rationnelle des granulats en viabilité et VRD

Il s’agit d’éviter la surqualité ou le gaspillage de matériaux nobles en réservant les alluvions aux stricts usages pour lesquels ces matériaux sont indispensables. En particulier, l’utilisation d’alluvions fluviatiles pour remblai, sous-couche routière, plateforme industrielle, doit être proscrite.

5.2. Substitution dans la fabrication des bétons

Techniquement, il est possible de fabriquer les bétons courants comportant un pourcentage important (pouvant atteindre 70%) de granulats de roches calcaires concassées. Il convient donc de développer la substitution des granulats alluvionnaires par des granulats de roches concassées calcaires, le taux de substitution n’étant actuellement que de quelques % dans les bétons produits en Haute-Saône.

5.3. Régulation des flux de granulats

Le schéma des carrières ne doit prendre en compte que les stricts besoins des départements voisins, ces besoins étant évalués en fonction des ressources propres et avec les mêmes règles d’économie que celles envisagées pour la Haute-Saône. Cette mesure devrait permettre de réduire les livraisons de granulats alluvionnaires hors département.

5.4. Recyclage des matériaux

Dans le département de Haute-Saône, les perspectives offertes par le recyclage des matériaux sont très limitées tant en ce qui concerne le secteur de la démolition que celui des mâchefers ou des sables de fonderie :

  • faibles potentialités du marché (35 à 65 kt, au total),
  • qualité moindre des granulats recyclés,
  • difficultés pratiques et de commercialisation des produits recyclés,…

5.5. Action d’information et de sensibilisation

Pour mener à bien une telle politique de réduction des extractions de granulats alluvionnaires, il faut parvenir à changer les habitudes, ce qui ne peut se faire que progressivement. Pour cela, il est nécessaire de promouvoir une action d’information et de sensibilisation auprès des producteurs et surtout des utilisateurs de granulats (maîtres d’ouvrages, donneurs d’ordres, municipalités, bureaux d’études…), tout en sachant que le critère économique sera prépondérant dans la réussite.

5.6. Evaluation des besoins en granulats

Les besoins en granulats du département, pour les 15 années à venir, ont été évalués en appliquant la politique des carrières définie dans les paragraphes qui précèdent et dont le principe de base est le transfert progressif de la consommation de granulats alluvionnaires vers les granulats de roches concassées.
Les mesures de réduction progressives prises en compte permettent d’espérer, au bout de 15 ans à compter de la date d’approbation du schéma, une économie globale annuelle de 600 kt (soit 35% environ de la production 1991) de granulats alluvionnaires dont :

  • 60 kt, dans le domaine viabilité-VRD, en réservant les matériaux alluvionnaires strictement aux usages pour lesquels ils sont indispensables,
  • 260 kt, dans le domaine des bétons, en développant le processus de substitution,
  • 280 kt, résultant de la limitation des livraisons hors du département.

Sur 15 ans, l’économie totale en granulats alluvionnaires est de 6 300 kt environ, ce qui correspond à une superficie de 72 hectares pour une épaisseur moyenne de gisement de 5 m en milieu alluvial. Corrélativement, les granulats de roches massives nécessaires à la substitution totalisent 3 130 kt, ce qui correspond à une superficie de l’ordre de 9 hectares pour une épaisseur de gisement moyenne de 20 m.

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