Évaluation des besoins en granulats

- L’évaluation des besoins en granulats du département de la Haute-Saône est basée sur les hypothèses et principes suivants :

Le schéma des carrières doit déterminer les possibilités et les conditions d’approvisionnement en granulats du département pour une quinzaine d’années, permettant de satisfaire la demande pendant 10 ans avec une marge de 50 %.

Pendant cette période de 15 ans, le présent schéma prend en compte comme valeurs de références de la consommation courante, celles de l’année 1991. Un peu supérieures à celles des années précédentes, elles introduisent un facteur de sécurité dans l’estimation des besoins.

En ce qui concerne les chantiers routiers à caractère exceptionnel concernant le département de la Haute-Saône et aux premiers rangs desquels figurent notamment la construction de Ligne LGV Rhin Rhône Branche Est et la mise à 2 x 2 voies de la RN 19, ils ont été intégrés dans une analyse plus globale de l’approvisionnement et de la gestion de l’ensemble des grands chantiers à venir dans la région Nord Franche-Comté permettant de localiser les projets excédentaires ou déficitaires en matériaux et d’examiner les possibilités et opportunités d’échanges de matériaux entre eux.

Les chantiers routiers devraient pouvoir être approvisionnés par les carrières existantes recensées aux voisinages des chantiers. L’augmentation de la production nécessaire devrait être modeste et pouvoir être supportée par les carrières en place. Cependant pour les chantiers proches de la ligne LGV, ceci ne sera possible que si l’approvisionnement de cette dernière est assuré de manière à ne pas saturer les carrières existantes.

L’influence de cette infrastructure ferroviaire est en effet prépondérante sur l’ensemble des grands travaux.

Son approvisionnement ne peut raisonnablement pas être assuré par les seules carrières existantes compte tenu de la durée relativement courte des travaux de terrassement (environ 3 ans) et des risques de saturation pouvant survenir à certaines périodes et sur certaines zones.

Pour les minimiser, l’ouverture de nouvelles zones spécifiques d’extraction est ainsi à prévoir dans le département de la Haute-Saône le long du tracé.

Les règles énoncées au paragraphe 5.1.1 concernant l’utilisation rationnelle des granulats alluvionnaires sont étendues à l’ensemble des chantiers exceptionnels à venir.

Le recours à la ressource alluvionnaire pour les opérations de terrassements de ces chantiers est exclu et dès lors, seules les carrières exploitant des roches massives pourront être sollicitées pour les approvisionnements de ces chantiers.

Les seuls besoins en matériaux calcaires pour l’ensemble de la ligne LGV Branche Est ont été évalués globalement à 6 millions de tonnes après optimisation des mouvements de matériaux permettant d’économiser la ressource minérale et de réduire les besoins en matériaux.

Le ballast constitué de matériaux éruptifs nécessaires à la réalisation de la ligne LGV n’est pas pris en compte eu égard à la provenance maîtrisée par RFF de ces matériaux qui sont très particuliers et exploités dans un nombre restreint de carrières réparties sur le territoire national et dont une seule est située en Franche-Comté et hors département de la Haute-Saône.

Les règles définies aux paragraphes 5.4.1 et 5.4.3 sont applicables pour l’implantation des nouvelles carrières à exploiter pour les besoins exceptionnels en matériaux liés aux grands chantiers à venir

- La politique d’exploitation des carrières définie au § 5.1 impose une évolution du marché des granulats marquée par un transfert progressif de la consommation de sables et graviers alluvionnaires vers les matériaux de roches concassées.

Comme on l’a vu au § 5.2.1, le taux annuel de report doit être significatif mais modulé pour tenir compte des conditions géologiques différentes entre la partie nord de l’arrondissement de Lure (secteurs de Saint-Loup-sur-Semouse - Luxeuil-les-Bains) et le reste du département.

Pour les 15 années à venir, les taux annuels de report, à considérer comme valeurs guides, sont les suivants :

  • Granulats pour bétons :
    • Secteur de Saint-Loup - Luxeuil : 2% pendant 15 ans,
    • Reste du département : 5% pendant les 5 premières années, puis 2,5%.
  • Granulats pour assises de chaussées et VRD :
    • Secteur de Saint-Loup - Luxeuil : 2% pendant 10 ans,
    • Reste du département : 5% pendant 10 ans.
  • Granulats pour couches de roulement : cette catégorie de matériaux ne pouvant être remplacée par des granulats calcaires (cf. § 2.6), on admet que la production restera constante (environ 150 kt en 1991).

- En ce qui concerne les livraisons hors du département, les mesures suivantes sont proposées, pour l’ensemble du département :

  • réduction des livraisons dans les départements voisins de 5% par an, pendant 10 ans,
  • arrêt progressif des livraisons hors département de Haute-Saône et départements voisins en trois ans.

Sur la base de ces valeurs guides, le tableau ci-après montre, à titre de simulation, l’évolution possible de la production annuelle de granulats :

Les calculs détaillés effectués année par année, permettent de constater dès lors qu’en 15 ans, l’économie totale en matériaux alluvionnaires est de 6 300 kt environ, ce qui correspondrait à une superficie de 72 ha pour une épaisseur de gisement de 5 m. Corrélativement, les granulats de roches massives nécessaires à la substitution représenteraient, dans le même temps, 3 130 kt, ce qui correspond à une superficie de l’ordre de 9 ha pour une épaisseur de gisement de 20 m.

Au bout de 15 ans, la production annuelle normale de granulats de la Haute-Saône, comparativement à la production de 1991 se caractériserait par une économie globale de matériaux alluvionnaires de 600 kt (35,3%) environ, se répartissant de la manière suivante :

  • 60 kt (30%) résultant d’une utilisation plus rationnelle des matériaux en technique routière et en VRD,
  • 260 kt (37%) résultant du processus de substitution dans la fabrication des bétons,
  • 280 kt (43%) résultant de la réduction des livraisons hors du département qui représenteront encore, avec 370 kt, 33,5% de la production totale de granulats alluvionnaires.

Dans le même temps, la production de roches massives (1 820 kt) ne progresserait que de 21%, environ, ce qui se traduirait par une diminution progressive dans le temps de la production totale de granulats du département (cf. dernière colonne du tableau). Cela s’explique en considérant que la réduction (280 kt au bout de 15 ans) des livraisons de matériaux alluvionnaires hors du département de Haute-Saône n’est pas compensée par une augmentation équivalente de roches massives, comme c’est le cas pour le processus de substitution dans les bétons, alors qu’en fait il n’y a pas de limitation pour les livraisons des roches massives hors département.

Le tableau ci-après montre que le schéma d’exploitation tel qu’il vient d’être défini permettrait d’envisager, dans un délai de 15 ans, une économie d’espaces en plaines alluviales de 7 ha par an, par rapport à la situation actuelle, avec, en contrepartie, 1 ha supplémentaire consommé en roches massives, pour des gisements épais respectivement de 5 m et de 20 m.

Pour le suivi de l’évolution des productions, il convient toutefois d’examiner dans la pratique les taux de substitution moyens constatés sur les années écoulées.

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