Structure de l’activité extractive des granulats

L’étude est basée sur l’analyse des données statistiques de l’année 1992 fournies :

  • d’une part, par la DRIRE de Franche-Comté (tableau de bord des carrières du Doubs), pour ce qui concerne l’identification des carrières, les productions et les réserves autorisées,
  • d’autre part, par l’Union nationale des Producteurs de Granulats (UNPG), pour ce qui concerne le flux des matériaux.

3.1. Répartition géographique des carrières autorisées (cf. annexe 1)

En 1992, le département du Doubs compte 77 carrières autorisées, dont 22 non productives. Elles se répartissent de la manière suivante en fonction de la nature des matériaux exploités :

  • 5 carrières d’alluvions récentes, en eau, dont 1 improductive,
  • 7 carrières d’alluvions fluvio-glaciaires, dont 3 improductives,
  • 2 carrières de groise, dont une improductive,
  • 63 carrières de roches massives calcaires, dont 17 improductives.

La répartition des carrières de granulats autorisées, par catégorie de matériau et par formation exploitée, est donnée par le tableau de la figure 3.

En ce qui concerne les matériaux alluvionnaires, outre 4 carrières qui exploitent les dépôts fluvio-glaciaires du secteur de Pontarlier (dont 3 dans la plaine de Pontarlier), on ne compte que 4 gravières actives en plaine alluviale :

  • 1 dans la vallée de la Savoureuse,
  • 1 dans la vallée de l’Ognon,
  • 2 dans la vallée du Doubs, en aval de BESANÇON.

En ce qui concerne les roches massives calcaires, les carrières les plus importantes (production supérieure à 100 kt/an) sont logiquement situées au voisinage des principaux centres de consommation : agglomérations de Besançon (5 carrières), Montbéliard (4 carrières), Pontarlier (2 carrières) et à proximité de la frontière suisse (3 carrières). Elles sont en activité permanente et disposent d’installations de traitement fixes.

De nombreuses carrières, de taille plus modeste, font l’objet d’extractions intermittentes, avec du matériel mobile, en fonction des besoins locaux et la répartition géographique entre sites productifs et sites non productifs est fluctuante, au gré des chantiers.

L’abondance des ressources en roches massives calcaires permet une bonne répartition des carrières sur l’ensemble du territoire du département.

voir

3.2. Production

En 1992, environ 4 420 kt de granulats ont été produits dans le département du Doubs, dont :

- 520 kt (12%), à partir de gisements alluvionnaires,
- 3 900 kt (88%), à partir de roches massives calcaires.

Cette production se répartit globalement de la manière suivante en milliers de tonnes :

SECTEUR BESANÇON

SECTEUR MONTBÉLIARD

SECTEUR PONTARLIER-HAUT-DOUBS

SECTEUR DES PLATEAUX

TOTAL DÉPARTEMENT

Alluvionnaire

340

80

100

-

520

Calcaires

1 200

800

1 500

400

3 900

TOTAL

1 540

880

1 600

400

4 420

35%

20%

36%

9%

100%

En alluvionnaire, une seule exploitation a produit plus de 100 kt en 1992 et les 5 gravières les plus importantes (plus de 50 kt) ont fourni 95% de la production totale.

Plus de la moitié (55%) des granulats extraits en 1992 proviennent de la plaine alluviale du Doubs, en aval de Besançon.

Le Doubs est l’un des 35 départements qui produisent moins de 1 million de tonnes d’alluvions par an et qui, ensemble, ne représentent que 9% de la production nationale.

Ce fut le premier département qui a, entre 1975 et 1993, basculé d’une dominante alluvionnaire à une dominante roche massive calcaire et, durant cette période, la baisse du taux de production alluvionnaire a dépassé 40 points.

En roches massives calcaires, sur 46 carrières productives, 15 ont produit chacune, plus de 100 kt et, ensemble, près de 75% de la production du département.

A noter que plus du 1/3 de la production du Haut-Doubs a été exporté vers la Suisse, tant en ce qui concerne les granulats alluvionnaires que les granulats de roches massives.

3.3. Flux entrant

640 kt de granulats ont été importés en 1992, dont la provenance se répartit de la manière suivante en milliers de tonnes (cf. annexes 3 et 4) :

{{}}

JURA

HAUT-RHIN

HAUE-SAONE

T. BELFORT

TOTAL

Alluvions

-

50

240

-

290

Roches calcaires

-

-

190

-

190

Roches éruptives

100

-

-

60

160

TOTAL

100

50

430

60

640

Les alluvions, provenant pour la plus grande partie des vallées de la Saône et de l’Ognon, en Haute-Saône, ont été livrées sur les secteurs de Besançon et de Montbéliard.

Les matériaux de roches calcaires proviennent des carrières haute-saônoises proches de la région bisontine.

Les granulats de roches éruptives, inexistants dans le département du Doubs, mais indispensables pour certaines couches de chaussées (couches de roulement) ont été importés du massif de la Serre (Moissey - Offlanges) dans le département du Jura, pour la plus grande partie, et de la bordure sud des Vosges (Lepuix-Gy, Rougemont-le-Château), dans le Territoire de Belfort.

3.4. Flux sortant

Les livraisons de granulats vers les départements voisins et la Suisse (730 kt) représentent globalement 16,5% de la production départementale (4 420 kt) et comportent :

- 50 kt, de matériaux alluvionnaires, soit 9,6% de la production départementale (520 kt), près des 3/4 étant exportés en Suisse à partir des gisements du secteur de Pontarlier,

- 680 kt de granulats calcaires, soit 17% de la production départementale (3 900 kt) dont plus de 90% exportés en Suisse, à partir des carrières du secteur de Pontarlier Haut-Doubs.

Elles se répartissent de la façon suivante en milliers de tonnes (cf. annexes 3 et 4) :

{{}}

JURA

HAUE-SAONE

T. BELFORT

SUISSE

TOTAL

Alluvions

3

3

7

37

50

Roches calcaires

-

60

-

620

680

TOTAL

3

63

7

657

730

A noter que les exportations de granulats alluvionnaires vers la Suisse ont continué à décroître après 1992 ; elles n’étaient plus que de 11 kt en 1994.

3.5. Consommation (cf. annexe 3) (UNPG)

Les quantités de granulats consommées dans le département du Doubs en 1992 totalisent 4 330 kt, soit 97% du tonnage produit et se répartissent de la manière suivante :

  • granulats alluvionnaires : 760 kt, soit 46% de plus que la production du département (520 kt),
  • granulats de roches calcaires : 3 410 kt, soit 87% de la production du département (3 900 kt),
  • granulats de roches éruptives : 160 kt correspondant à la totalité de cette catégorie de matériaux importés du Jura (Moissey - Offlanges) et du Territoire de Belfort (Lepuix-Gy - Rougemont-le-Château).

Le tableau ci-dessous, indique les consommations de granulats par catégorie et par secteur en milliers de tonnes :

ALLUVIONS

ROCHES CALCAIRES

TOTAL

Secteur de Besançon

460 (25%)

1 390 (75%)

1 850

Secteur de Montbéliard

240 (24,5%)

740 (75,5%)

980

Secteur Pontarlier-Haut-Doubs

60 (6,5%)

880 (93,5%)

940

Secteur des plateaux

-

400 (100%)

400

TOTAL (*)

760 (18%)

3 410 (82%)

4 170

(*) Il convient d’ajouter globalement 160 kt de roches massives éruptives, importées en totalité.

3.6. Destination (utilisation) des granulats consommés (cf. annexe 3) (UNPG)

On distingue classiquement deux grands domaines d’utilisation des granulats :

  • les bétons hydrauliques,
  • les autres emplois qui regroupent essentiellement routes, viabilité courante et VRD.

3.6.1. Bétons hydrauliques

1 120 kt, soit 25,8% des granulats consommés dans le département du Doubs en 1992 ont été utilisés dans les bétons hydrauliques :

  • 530 kt (47%) pour les bétons prêts à l’emploi,
  • 280 kt (25%) pour les produits en bétons,
  • 310 kt (28%) pour les autres bétons.

Ces granulats utilisés sont, pour 58% (650 kt), d’origine alluvionnaire, le reste (470 kt), soit 42%, étant des granulats de calcaires concassés. Il s’agit d’un ratio moyen pour l’ensemble du département, les pourcentages respectifs alluvionnaire-calcaire pouvant varier très sensiblement suivant les secteurs.

3.6.2. Autres emplois

3 210 kt, soit 74,2% des granulats consommés ont été employés à des usages autres que les bétons hydrauliques, dont 1 290 kt (40%) en technique routière.

Les matériaux utilisés comportent :

  • 110 kt (3%) de granulats alluvionnaires,
  • 2 940 kt (92%) de calcaires concassés,
  • 160 kt (5%) de roches éruptives concassées, entièrement importées et utilisées essentiellement pour les couches de roulement des chaussées.

Le tableau ci-dessous indique globalement la répartition des granulats consommés dans le département en 1992, par nature et par catégorie d’utilisation en milliers de tonnes.

UTILISATION

NATURE

BÉTONS HYDRAULIQUES

VIABILITÉ ET AUTRES

TOTAL

Alluvions

650

110

760

Roches calcaires

470

2 940

3 410

Roches éruptives

-

160

160

TOTAL

1 120 (26%)

3 210 (74%)

4 330 (100%)

Sur une quantité totale de matériaux alluvionnaires de 760 kt, 110 kt, soit 14%, ont été utilisés en viabilité. Toutefois, il s’agit essentiellement d’alluvions de nature siliceuse employées en couches de roulement et enduits superficiels de chaussées.

Les tableaux synthétiques de l’annexe 3 donnent une vue globale de l’activité extractive des granulats dans le Doubs, en 1992.

3.7. Modalités de transport des matériaux

3.7.1. Transport routier

Actuellement, le transport des granulats dans le département du Doubs se fait uniquement par la route, qu’il s’agisse des matériaux alluvionnaires ou des calcaires.

Les carrières les plus importantes sont situées à la périphérie des principales agglomérations et en bordure des principaux axes routiers.

A) SECTEUR DE BESANÇON

a) Matériaux alluvionnaires

Les gisements alluvionnaires exploités ou potentiels sont tous situés dans la plaine alluviale du Doubs, en aval de Besançon (cf. § 4.2.1), c’est-à-dire au Sud-Ouest de l’agglomération. Ils sont actuellement :

  • à Osselle, en bordure de la D 12 qui se raccorde, d’une part, à la N 73 à Grandfontaine, d’autre part, à la N 83 à Quingey par l’intermédiaire de la D 13,
  • à Saint-Vit, en bordure de la D 13 qui rejoint la N 73 dans le bourg.

b) Matériaux calcaires

Les roches calcaires sont exploitées :

  • à l’Ouest de l’agglomération : à Saint-Vit et à Chemaudin, en bordure de la N 73,
  • au Sud de l’agglomération : à Merey-Sous-Montrond, avec un raccordement spécial à la D 67 qui permet d’éviter le village de Tarcenay, ainsi qu’à Epeugney, en bordure de la D 473,
  • au Nord-Est de l’agglomération : à Marchaux, avec raccordement à la D 486.

Les matériaux alluvionnaires et les calcaires importés de Haute-Saône arrivent par la D 67, la D 1 et la D 8.

B) SECTEUR DE MONTBELIARD

a) Matériaux alluvionnaires

La seule carrière en activité est située dans la vallée de la Savoureuse, en bordure de la A 36 et de la D 424, sur la commune de Dambenois. Lorsque cette exploitation sera terminée, les gisements seront pratiquement épuisés dans cette région.

b) Matériaux calcaires

Les roches calcaires sont exploitées :

  • à l’Ouest de l’agglomération : à Arcey en bordure de la D 33 qui se raccorde à la N 83, immédiatement au Sud, ainsi qu’à Bart, également en bordure de la D 33,
  • au Sud de l’agglomération : à Mathay, en bordure de la D 438 et à Berche, avec un raccordement à la D 438.

C) SECTEUR DE PONTARLIER

a) Matériaux alluvionnaires

Le seul gisement d’envergure, exploitable et exploité dans le secteur est celui de la plaine de Pontarlier. Les deux principales carrières en activité sont situées au Nord de l’agglomération, en bordure et de part et d’autre de la N 57.

b) Matériaux calcaires

Les carrières les plus importantes sont situées dans deux zones :

  • au Nord-Ouest de l’agglomération, en bordure ou à proximité de la D 72 : Sombacour, Chapelle-d’Huin, Chaffois, Houtaud,
  • au Sud, près de la frontière suisse, en bordure de la N 57 : les Hopitaux-Vieux, Jougne.

Les exportations vers la Suisse à partir de ces carrières, tant en matériaux alluvionnaires qu’en roches calcaires, se font essentiellement par la N 57.

A noter également deux exploitations "isolées", l’une à Mouthe, à proximité de la D 437, qui approvisionne l’extrémité sud du département, l’autre aux FINS, à proximité de la D 461, qui alimente le secteur de Morteau et exporte une partie importante de sa production en Suisse, par la D 461.

Outre les nuisances dues aux poussières soulevées par l’évolution des engins et des camions sur le site de la carrière, et qu’il est facile d’éviter par une humidification des pistes, le transport des matériaux par camions présente certains dangers pour la circulation liés :

  • d’une part, aux souillures laissées sur les routes à la sortie des carrières qui, par temps humide, rendent les chaussées glissantes,
  • d’autre part, à l’augmentation du trafic poids lourds et à la traversée des agglomérations.

Le premier inconvénient ne devrait jamais se produire puisqu’il suffit d’installer sur le site un débourbeur pour le nettoyage des roues des véhicules sortants. Selon les conditions d’accès à la carrière, un tel dispositif peut être obligatoire.

Par ailleurs, l’accès à la carrière doit être aménagé de manière à permettre l’entrée et la sortie des camions sans occasionner de gêne pour les véhicules circulant normalement sur la voie publique.

Il est beaucoup plus difficile de remédier au second inconvénient, du moins en ce qui concerne les carrières existantes. A l’avenir, pour les nouvelles exploitations d’une certaine envergure (plus de 150 000 t/an, par exemple), on examinera les solutions permettant d’éviter la traversée de zones habitées qui impliquerait des nuisances.

3.7.2. Transport par rail

Actuellement, dans le département du Doubs, aucune exploitation de granulats n’est embranchée sur le réseau SNCF. Plusieurs raisons expliquent cette situation :

  • Les granulats exploités dans le département sont de qualité ordinaire, ont une faible valeur ajoutée et ne supportent pas un transport sur de longues distances. De fait, les matériaux sont livrés dans un rayon qui n’excède pas 40 km. Ils ne quittent pas le département, mis à part les exportations vers la Suisse qui se font à partir de gisements situés à moins de 40 km de la frontière.
  • La richesse en gisements du département fait que les exploitations sont nombreuses, dispersées sur l’ensemble du territoire et n’ont qu’une envergure moyenne, même les plus importantes qui sont, en outre, situées à proximité des principaux centres de consommation.
  • Pour être compétitif sur de courtes distances (40 km), le transport par rail nécessite un embranchement au départ, sur le site d’extraction et un embranchement à l’arrivée, qui peut être par exemple une centrale. Faute de quoi, les matériaux devraient être transportés par camion du lieu de production à la gare d’expédition la plus proche et de la gare d’arrivée au lieu d’utilisation. Ces multiples reprises de matériaux augmentent le prix des matériaux livrés et ne sont envisageables que pour des produits nobles, transportés en quantités importantes, sur de longues distances.

La faisabilité du transport de granulats par rail vers la Suisse, à partir des gares de Pontarlier et de Longevilles-Mont-d’Or a été étudiée par la SNCF, à la demande de carriers, mais ce projet est actuellement en sommeil.

Dans ces conditions, il apparaît que la structure actuelle de l’activité extractive des granulats dans le département du Doubs n’est pas adaptée au transport intradépartemental des matériaux par voie ferrée.

Seule une restructuration allant dans le sens d’un regroupement des extractions sur 3 ou 4 sites seulement, ou l’ouverture de chantiers ponctuels de grande envergure pourrait amener à reconsidérer la question, notamment sur le plan économique.

A titre indicatif, les gares équipées pour expédier ou recevoir des matériaux sont actuellement les suivantes :

  • pour la réception : Besançon, Frasne, Valdahon, Pontarlier,
  • pour l’expédition : Pontarlier, les Longevilles-Mont-d’Or.

3.7.3. Transport par voie d’eau

La seule voie navigable existante est le canal du Rhône au Rhin (canal Freycinet) qui emprunte la vallée du Doubs dans le Nord du département.

Comme pour le transport ferroviaire et pour les mêmes raisons évoquées précédemment, la structure actuelle de l’activité extractive du département ne permet guère d’envisager le transport des granulats par voie d’eau.

Toutefois, le transport par voie navigable peut s’avérer intéressant dans le cas d’un gros chantier à caractère exceptionnel. La situation géographique du chantier par rapport au centre de production, d’une part, et par rapport à la voie navigable, d’autre part, sera alors le critère de faisabilité déterminant.

En définitive, dans le contexte actuel de l’activité extractive des granulats, il ne paraît guère possible, dans le département du Doubs, d’envisager un autre moyen de transport des matériaux que le réseau routier. C’est pourquoi, dans l’examen du dossier de demande d’autorisation, une attention toute particulière sera portée sur la prise en compte des conditions de sécurité et des mesures envisagées pour les respecter, notamment en ce qui concerne la desserte de la carrière.

3.8. Impact des carrières existantes sur l’environnement

3.8.1. Carrières de matériaux alluvionnaires

La très grande majorité des carrières de matériaux alluvionnaires sont implantées dans la basse plaine alluviale (lit majeur) des principales rivières où le toit de la nappe phréatique est peu profond (1 à 3 m). L’exploitation des graviers a pour conséquence de mettre la nappe au jour et de créer des plans d’eau.

L’impact hydrogéologique des gravières sur les nappes alluviales fait l’objet d’une étude spécifique, à caractère général, présentée en annexe 5. Cette étude montre le rôle mineur joué par les plans d’eau sur l’écoulement et la qualité des eaux souterraines, à condition toutefois de respecter les précautions qui sont énoncées.

D’une façon générale, l’aménagement "naturel" des gravières, sans apport de remblai, ne pose pas de problèmes réels quant à la qualité de la nappe située en aval hydraulique. Le colmatage des berges est plus ou moins rapide. L’évolution de la qualité de l’eau des gravières vers une eutrophisation est faible. Le "vieillissement" des gravières n’induit pas d’impact décelable sur les eaux à l’aval.

a) Vallée de l’Ognon

Le cours de l’Ognon limite les départements du Doubs et de Haute-Saône entre Bonnal et Jallerange. La plaine alluviale, relativement étroite, est jalonnée par de nombreux plans d’eau de superficie très variable qui témoignent d’une activité extractive ancienne, importante et qui ont, localement, profondément modifié le paysage. D’amont en aval, les principales zones d’extraction sont les suivantes :

  • Secteur Bonnal (25) - Chassey-les-Montbozon (70) : en amont du pont de la D 87 qui relie ces deux villages, la plus grande partie de la plaine alluviale qui s’étend essentiellement en rive droite (Chassey-les-Montbozon) est occupée par plusieurs plans d’eau, sans relation avec la rivière, gravière encore en activité, aménagement en base de loisir (baignade, pêche).
  • Secteur de Rougemont (25), en rive droite : un grand plan d’eau accompagné d’un plus petit et de "trous" plus ou moins remblayés, témoignant d’une exploitation ancienne quelque peu anarchique.
  • Entre Germondans (25) et Cromary (70) : c’est dans ce secteur que le cours de la rivière est le plus perturbé. Sur des kilomètres de longueur, le lit mineur de l’Ognon a été dragué et plus ou moins élargi, parfois considérablement jusqu’à occuper toute la largeur de la plaine alluviale (Chambornay-les-Bellevaux - Valleroy). Plusieurs plans d’eau également en lit majeur, sans relation avec la rivière : Rigney (25), Vandelans (70), Aulx-les-Cromary (70), Moncey (25).
  • Etuz (70) : plan d’eau immédiatement en aval du pont de Cussey-sur-l’Ognon (25), en rive droite.
  • Marnay (70) : vaste plan d’eau, entre le pont et la déviation de la D 67, formé par dragage du lit mineur et élargissement sur le lit majeur, en rive gauche. Aménagement en base de loisir (planche à voile, canoë).
  • Sornay (70) : gravière en activité.

En 1992, on compte 4 carrières en activité dans la partie limitrophe de la vallée de l’Ognon : une dans le Doubs, à Valleroy et 3 en rive droite, dans le département de Haute-Saône, à Chassey-les-Montbozon, Etuz et Sornay.

b) Vallée de la Savoureuse

La plus grande partie de la plaine alluviale de la Savoureuse dans le département du Doubs, en aval de Chatenois-les-Forges (90) est occupée par de vastes plans d’eau correspondant tous à d’anciennes gravières dont certains aménagés pour les loisirs (pêche, ski nautique, planche à voile…).

La seule carrière en activité, sur la commune de Dambenois, arrive en fin d’autorisation.

Compte-tenu du passage des voies de communication (autoroute A 36, RN 437, canal de Haute-Saône) et du développement de l’urbanisation, il n’y a plus d’espace suffisant pour permettre l’ouverture d’une nouvelle gravière de quelque importance et l’on peut considérer que le gisement alluvionnaire exploitable, dans cette extrémité aval de la vallée de la Savoureuse, est pratiquement épuisé.

c) Vallée du Doubs

Le long de la vallée du Doubs, les extractions de granulats alluvionnaires sont concentrées essentiellement dans deux secteurs :

  • Secteur de Montbéliard :
    • Bourguignon : plusieurs plans d’eau, de superficie variable, en lit majeur, rive gauche,
    • Mathay, lit majeur, rive gauche : un plan d’eau d’environ 25 ha et plusieurs excavations d’assez faible envergure, en eau ou partiellement remblayées,
    • Courcelles-les-Montbéliard et Arbouans, autour de l’aérodrome de Courcelles, en rive droite du Doubs : anciennes exploitations plus ou moins anarchiques, partiellement remblayées et réaménagées, ou recolonisées par la végétation ; trous d’eau de faible importance,
    • Dampierre-sur-le-Doubs, immédiatement en aval de l’agglomération, rive gauche, entre le Doubs et le canal du Rhône au Rhin ; lit majeur "mité" par de nombreuses excavations en eau ou partiellement remblayées, soulignant le parcellaire.

Il n’y a plus de carrière d’alluvions en activité dans la vallée du Doubs aux environs de Montbéliard.

  • Secteur aval de Besançon où deux zones d’extraction sont en activité :
    • méandre d’Osselle, en rive droite du Doubs, entre la rivière et le canal du Rhône au Rhin ; plans d’eau de part et d’autre de la D 13, dont un aménagé pour la baignade,
    • Saint-Vit, en rive droite, en amont du champ captant du Syndicat des eaux du Val de l’Ognon ; plans d’eau séparés de la rivière par un cordon de terrain. Compte-tenu de l’existence de ce champ captant, il n’y a plus de possibilité ni d’extension, ni d’ouverture d’une nouvelle gravière dans ce secteur.

Entre Montbéliard et Besançon, la vallée du Doubs est encaissée et la plaine alluviale trop étroite pour permettre l’ouverture de gravières de quelque importance, d’autant plus que l’épaisseur des alluvions y est généralement assez faible (< 4 m).

d) Plaine de Pontarlier

La plaine de Pontarlier (ou plaine de l’Arlier), entre Doubs et Drugeon, est marquée par les extractions de granulats. On y compte 3 carrières autorisées, en activité, dont une hors d’eau et cinq carrières abandonnées, dont une hors d’eau. Il s’agit d’un secteur particulièrement sensible en raison de l’existence de plusieurs puits de captage, de la nécessité de réserver des espaces protégés pour les captages futurs et de la situation conflictuelle engendrée par l’exploitation concomitante de la ressource en granulats et de la ressource en eau. La nappe aquifère des alluvions fluvio-glaciaires de la plaine de l’Arlier présente un intérêt majeur pour l’alimentation en eau potable du secteur de Pontarlier. C’est pour cette raison qu’une politique locale d’exploitation des granulats y a été définie en 1988 (cf. paragraphe 4.2.1.B).

3.8.2. Carrières de groise

Quelques carrières d’assez grande envergure (à Ornans, par exemple) allongées parallèlement au versant, d’une hauteur pouvant atteindre 20 à 30 m, mais de faible extension latérale. De nombreuses excavations, de taille plus modeste, aujourd’hui toutes abandonnées, correspondent à des exploitations communales qui utilisaient la groise comme tout-venant de viabilité. Les carrières actuellement autorisées, au nombre de deux, sont très marginales.

L’impact des carrières de groise est surtout d’ordre paysager car elles sont ouvertes généralement à flanc de coteau, en milieu boisé et forment des trous dans la végétation, qui sont visibles de loin.

La revégétalisation des fronts de taille est difficile à mettre en oeuvre car les parois, ouvertes dans des matériaux meubles, ont une pente trop accentuée et sont affectées par de fréquents éboulements.

Les carrières de groise constituent, par ailleurs, des lieux de prédilection pour les décharges sauvages.

3.8.3. Carrières de roches massives

L’abondance des ressources en roches calcaires fait qu’il n’y a pas de fortes concentrations de carrières dans des secteurs particuliers. Les carrières, de toutes tailles, sont nombreuses mais dispersées sur l’ensemble du territoire.

Plus de 100 carrières (dont une soixantaine bénéficient encore d’une autorisation en 1992) sont recensées à la DRIRE. Mais leur nombre est très supérieur si l’on compte les carrières communales généralement de faible envergure, toutes abandonnées aujourd’hui et souvent utilisées comme site de décharge.

Les carrières en activité les plus importantes sont proches des centres de consommation mais à l’écart des zones urbanisées.

Outre les impacts inhérents à toute exploitation de roche massive calcaire (paysage, trafic des véhicules, bruit, poussières…) ces carrières doivent être considérées comme des sites très vulnérables, ouvertes en milieu perméable en grand par fissuration et karstification dans lequel les eaux s’infiltrent et circulent rapidement, sans filtration, pour rejoindre des aquifères plus ou moins profonds (suivant la topographie) alimentant sources et captages. Ce ne sont donc pas les sites les plus favorables pour les décharges puisque seuls les déchets strictement inertes et contrôlés peuvent y être admis.

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