2. Carrières existantes : géologie et impact environnemental

Le schéma départemental des carrières du Doubs concerne essentiellement les granulats qui, en tonnage (4 420 kt), représentent 98% de la totalité des matériaux de carrières extraits dans le département.

En effet, hormis les 77 carrières de granulats autorisées, le Doubs ne compte que 5 carrières artisanales de pierres de construction calcaires et une carrière d’argiles et de marnes pour tuiles et briques ; ces 6 carrières n’ont pas de problèmes particuliers de matière première.

2.1. Roches meubles et roches massives

2.1.1. Alluvions quaternaires récentes

Les 3 à 5 m d’alluvions quaternaires récentes, d’origine fluviatile, déposées dans les basses plaines alluviales (lits mineur et majeur) des principales rivières (Doubs, Loue, Ognon, Savoureuse) sont constitués de granulats naturels roulés (5 carrières sont actuellement autorisées). Dans le Département du Doubs, les gisements potentiels sont réduits.

2.1.2. Alluvions quaternaires plus anciennes

Les alluvions fluvio-glaciaires sont généralement plus hétérogènes et un peu plus argileuses que les alluvions récentes. Seules 7 carrières sont actuellement autorisées, toutes situées dans le secteur de Pontarlier. Les alluvions glaciaires (moraines) hétérogènes et argileuses, ne sont pas exploitées actuellement et sont mal connues.

2.1.3. Les "groises"

Les "groises" sont des éboulis calibrés, à éléments anguleux et matrice argilo-sableuse, formés sous l’action du gel. L’impact des carrières de groise est surtout d’ordre paysager car, ouvertes à flanc de coteau, elles forment des trous très visibles dans la végétation (2 carrières autorisées).

2.1.4. Roches massives : les calcaires

Dans le département du Doubs, les roches massives utilisées pour la fabrication des granulats de concassage sont toutes de nature calcaire (63 carrières autorisées). Les calcaires du Doubs peuvent être regroupés en trois grands ensembles :
- les calcaires à dominante dure : Bathonien des secteurs de Besançon, des collines préjurassiennes, du premier plateau et Jurassique supérieur, Kimméridgien et Portlandien, du Haut-Doubs,
- les calcaires à dominante moyennement dure : Jurassique moyen de la bordure sud de la vallée de l’Ognon,
- les calcaires moyennement durs à tendres : Jurassique supérieur (Rauracien et Séquanien) du secteur sud de Montbéliard,
- les gisements potentiels : compte-tenu des vastes étendues des zones d’affleurement, on peut affirmer que les ressources potentielles sont considérables.

2.2. Conditions générales d’exploitation, impact environnemental

Les conditions d’exploitation sont très différentes selon qu’il s’agit de matériaux meubles (avec différents types de matériels de terrassement ou de dragage) ou de roches massives (utilisation d’explosif et de matériel plus puissant et plus lourd).

Du point de vue impact sur l’environnement, chacun des deux types de gisements présente des avantages et des inconvénients relativement aux paysage, bruit, poussières et trafic routier, milieu naturel, ressource en eau.

En règle générale, l’impact des carrières de matériaux alluvionnaires en eau est, sur le long terme, plus dommageable pour l’environnement que les carrières de roches massives.

Les alluvions fluviatiles constituent à la fois un réservoir d’eau potable souterrain, devant être protégé, et un réservoir de granulats tout aussi important.

Les carrières en roches massives sont des sites sensibles et vulnérables (occupation des sols, sous-sol karstique).

2.3. Transport des matériaux

Dans le contexte actuel de l’activité extractive des granulats, il ne paraît guère possible, dans le département du Doubs, d’envisager un autre moyen de transport des matériaux que le réseau routier. C’est pourquoi, dans l’examen du dossier de demande d’autorisation, une attention toute particulière sera portée sur la prise en compte des conditions de sécurité et des mesures envisagées pour les respecter, notamment en ce qui concerne la desserte de la carrière.

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