2. Carrières existantes : géologie et impact environnemental

Le schéma départemental des carrières de Haute-Saône concerne essentiellement les granulats qui, en tonnage (3 400 kt), représentent plus de 97% de la totalité des matériaux de carrières extraits dans le département.
En effet, hormis les 69 carrières de granulats autorisées, la Haute-Saône ne compte que cinq petites exploitations de pierres de construction ou d’ornementation dont la production artisanale totalise moins de 1 000 tonnes par an et une carrière de gypse produisant moins de 5 000 tonnes par an. Ces carrières, de faible envergure, n’ont pas de problème de ressource.

2.1. Matières premières pour granulats : roches meubles et roches massives

Les roches meubles, d’origine alluvionnaire, sont des granulats naturels roulés (formes arrondies). Il peut s’agir :

  • soit d’alluvions fluviatiles récentes occupant les lits mineur et majeur des principales rivières, et qui donnent des granulats généralement de très bonne qualité et sont activement exploitées, en grande partie dans la nappe (carrières en eau),
  • soit d’alluvions anciennes, d’origine fluviatile, fluvio-glaciaire ou glaciaire, moins fréquentes, plus hétérogènes et plus argileuses que les alluvions récentes ; elles sont rarement exploitées.

Ces formations, issues du démantèlement du massif vosgien sont de nature essentiellement siliceuse.
Sont rattachés également aux roches meubles, les schistes houillers, résidus d’exploitation des anciennes mines de charbon, accumulés sous forme de terrils dans le secteur de Ronchamp et utilisés en viabilité.
Les roches massives, à partir desquelles on fabrique des granulats concassés. En Haute-Saône, ce sont soit des calcaires, soit des roches éruptives.

  • Les calcaires, roches les plus activement exploitées, peuvent être regroupés en trois grands ensembles :
    • les calcaires durs, qui correspondent essentiellement aux calcaires compacts, homogènes du Bathonien,
    • les calcaires durs à moyennement durs du Muschelkalk, du Bajocien et du "Rauracien", moins homogènes, présentant divers faciès,
    • les calcaires moyennement durs à tendres, hétérogènes du "Séquanien" et du Kimméridgien supérieur.
  • Les roches éruptives, ou porphyres, de nature siliceuse, peuvent donner des granulats d’excellente qualité mais elles sont très localisées et actuellement peu exploitées.

2.2. Conditions générales d’exploitation, impact environnemental

Les conditions d’exploitation sont très différentes selon qu’il s’agit de matériaux meubles, noyés ou hors d’eau (avec différents types de matériels de terrassement et de dragage), ou de roches massives (nécessitant l’utilisation d’explosif et de matériels plus puissants et plus lourds).
Du point de vue impact sur l’environnement, chacun des deux principaux types de gisements présente des avantages et des inconvénients relativement aux :

  • paysage,
  • bruit,
  • poussières et trafic routier,
  • milieu naturel,
  • ressource en eau.

En règle générale, l’impact des carrières de matériaux alluvionnaires en eau est, sur le long terme, plus dommageable pour l’environnement que les carrières de roches massives.
Les alluvions fluviatiles constituent à la fois, un réservoir d’eau potable souterrain devant être protégé, et un réservoir de granulats tout aussi important.
Les carrières en roches massives, surtout calcaires, sont des sites sensibles et vulnérables (occupation des sols, sous-sol karstique).
L’impact des carrières existantes sur l’environnement est important en milieu alluvial dans la vallée de l’Ognon, notamment entre Germondans (25) et Cromary (70), dans la vallée du Rahin, en aval de Plancher-Bas et dans la vallée de la Lanterne, en aval de Mersuay.
L’impact des carrières de roches massives est moindre car elles sont dispersées sur l’ensemble du territoire et rarement de grande envergure.

2.3. Transport des matériaux

Dans le contexte actuel de l’activité extractive des granulats, il ne paraît guère possible, dans le département de Haute-Saône, d’envisager un autre moyen de transport (fluvial ou ferroviaire) que le réseau routier. C’est pourquoi, dans l’examen du dossier de demande d’autorisation, une attention toute particulière sera portée sur la prise en compte des conditions de sécurité et des mesures envisagées pour les respecter, notamment en ce qui concerne la desserte de la carrière.

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