2. Généralités

Le schéma départemental des carrières du Jura concerne principalement les granulats qui, en tonnage, représentent environ 80% des matériaux de carrières extraits dans le département.

2.1. Géologie

2.1.1. Matières premières pour granulats : roches meubles et roches massives

  • Les roches meubles, d’origine alluvionnaire, donnent des granulats naturels roulés (formes arrondies). Il s’agit :
    - soit d’alluvions fluviatiles quaternaires récentes qui occupent les lits mineur et majeur des principales rivières et donnent des granulats généralement de bonne qualité, activement exploités, en grande partie dans la nappe (carrières en eau),
    - soit d’alluvions quaternaires anciennes d’origine fluviatile ou fluvio-glaciaire sous forme de terrasses en bordure de certaines vallées (Ain, Bienne) ou en placages sur les plateaux,
    - soit d’alluvions fluviatiles encore plus anciennes déposées dans des bassins d’effondrement tertiaires (Bresse, Forêt de Chaux).
  • Les roches massives, à partir desquelles on fabrique des granulats concassés, sont de deux types :
    - les calcaires, roches les plus exploitées, particulièrement fréquentes dans les formations sédimentaires du Jurassique moyen (Bajocien, Bathonien) et du Jurassique supérieur ("Rauracien", "Séquanien", "Kimméridgien", Portlandien), de qualité (dureté) variable suivant les faciès,
    - les roches éruptives, ou porphyres, de nature siliceuse, qui donnent des granulats d’excellente qualité mais sont très localisées (massif de la Serre).

2.1.2. Autres matériaux de carrières exploités

  • Matériaux pour ciment : la seule cimenterie du département élabore ses produits à partir d’un mélange de calcaires plus ou moins argileux (calcaires hydrauliques du faciès argovien), de calcaires francs (faciès rauracien) et de limons argileux quaternaires, ces 3 types de matériaux existant, en superposition, sur le site d’extraction.
  • Calcaires pour industrie chimique : la Société Solvay utilise, pour fabriquer ses produits, des calcaires ordinaires d’âge séquanien et rauracien, extraits dans une carrière proche de son usine de Tavaux.
  • Gypse : A Buvilly, près de Poligny, une plâtrière exploite souterrainement des couches de gypse interstratifiées dans les sédiments à dominante marno-dolomitique du Keuper supérieur.
  • Pierres de construction et ornementales : il n’existe que deux carrières autorisées de pierres ornementales et de construction dans le Jura :
    - à Revigny, où l’on exploite des bancs calcaires du Bajocien inférieur,
    - à Chassal, où l’on exploitait un calcaire marbrier d’âge barrémien.
  • Argiles pour produits de terre cuite : les dépôts plio-quaternaires de la Bresse comportent des niveaux argileux exploités à Bois-de-Gand et à Commenailles pour alimenter une tuilerie située sur cette dernière commune.

2.2. Conditions générales d’exploitation, impact environnemental

Les conditions d’exploitation sont très différentes selon qu’il s’agit de gisements de matériaux meubles d’épaisseur souvent assez modeste, noyés ou hors d’eau (extraits avec différents types de matériels de terrassement et de dragage), ou de gisements de roches massives, épais parfois de plusieurs dizaines de mètres (nécessitant l’utilisation d’explosif et de matériels plus puissants et plus lourds).
Du poins de vue impact sur l’environnement, chacun des deux principaux types de gisements présente des avantages et des inconvénients relativement aux :
- paysage,
- bruit,
- poussières et trafic routier,
- milieu naturel,
- ressource en eau.
En règle générale, l’impact des carrières de matériaux alluvionnaires en eau est, sur le long terme, plus dommageable pour l’environnement que les carrières de roches massives.
Les alluvions fluviatiles constituent à la fois, un réservoir d’eau potable souterrain devant être protégé, et un réservoir de granulats tout aussi important.
Les carrières en roches massives, surtout calcaires, sont des sites sensibles et vulnérables (occupation des sols, sous-sol karstique).
On constate une relative concentration de carrières de roches calcaires dans le secteur nord de Dole. Ailleurs, les exploitations sont éloignées les unes des autres, dispersées sur l’ensemble du territoire et ne donnent nulle part une impression de "mitage", tant en ce qui concerne les matériaux alluvionnaires que les roches massives calcaires.

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