Aptitudes hydrogéologiques des carrières du Doubs au comblement par des déchets inertes

L’étude de l’aptitude des carrières à recevoir des déchets inertes fait l’objet de l’annexe 6.

L’impact considéré est le risque de perturbation des conditions hydrodynamiques du milieu et de pollution des eaux superficielles et souterraines, à l’exclusion de toute autre conséquence environnementale.

Différents types de carrières ont été différenciés et caractérisés (sous forme de fiches) suivant la nature du matériau exploité, la formation géologique concernée et des critères de vulnérabilité.

Un tableau synthétique permet d’évaluer et de comparer les risques d’impacts hydrogéologiques des décharges selon le type de carrière.

Les carrières de marnes ou d’argiles apparaissent comme les sites de décharge les plus sûrs. Du fait de leur rareté, elles ne devraient être utilisées pour les déchets inertes que si leur inaptitude au classement I ou II est prouvée.

Tous les autres sites sont vulnérables aux pollutions chimiques, en particulier les carrières de roches calcaires, de loin les plus nombreuses, au droit desquelles les polluants peuvent gagner rapidement les sources et captages, le milieu fissuré, perméable en grand, n’assurant aucune filtration.

Actuellement, il n’y a pas de seuil de perméabilité pour les sites de décharge de classe III réservés aux déchets inertes. Mais, compte-tenu des incertitudes sur l’innocuité de certains déchets dits inertes, tout projet de mise en décharge de tels matériaux dans une carrière doit faire l’objet d’une étude hydrogéologique de faisabilité, ne serait-ce que pour s’assurer qu’aucun captage d’eau potable ne risque d’être menacé. En milieu calcaire où la circulation des eaux souterraines est généralement assez mal connue, des expériences de traçages peuvent s’avérer nécessaires et, dans tous les cas, par mesure de précaution, il est recommandé d’installer un piézomètre de contrôle en aval hydraulique immédiat du site.

Par ailleurs, outre l’exigence d’un contrôle rigoureux de la nature des matériaux entrant sur le site, il convient de prévoir des aménagements minimum à installer :

  • bascule,
  • aire bétonnée,
  • clôture du site,
  • barrière d’accès…,

et des dispositions permettant le suivi des apports de matériaux de remblai (bordereau, …).

Cette installation permettrait d’effectuer en toute sécurité le tri et le recyclage des déchets, ainsi que le stockage provisoire et la reprise des matériaux non conformes qui seront impérativement refoulés.

Cette filière d’élimination et de valorisation doit s’autofinancer pour être pérenne, ce qui induit un coût à l’entrée du site. Pour mener à bien une telle politique, il est nécessaire de promouvoir une action d’information et de sensibilisation des donneurs d’ordres afin que ces données environnementales apparaissent dans les cahiers des charges des plus grands chantiers, comme cela se produit dans d’autres départements.

Partager la page

S'abonner