Étude des ressources

4.1. Réserves autorisées

Les réserves autorisées à une date donnée ne correspondent pas forcément aux réserves du gisement car elles prennent en compte, d’une part, la durée de l’autorisation, d’autre part, le rythme annuel de l’exploitation. Ainsi, tel gisement sous-exploité peut arriver en fin d’autorisation alors que des réserves encore importantes subsistent.
Le tableau de la figure 5 indique par région de production, tels qu’ils ressortent des statistiques de la DRIRE, l’importance des réserves théoriques autorisées et le nombre théorique d’années de production (au rythme de l’année 1994), ce dernier étant sans rapport avec la durée d’autorisation.

4.1.1. Matériaux alluvionnaires
Les réserves théoriques autorisées fin 1994, de 26 500 kt, représentent globalement 20 années de production au rythme moyen actuel, c’est-à-dire sans tenir compte des productions pour chantiers à caractère exceptionnel, mais le délai d’épuisement varie suivant les secteurs :

  • égal ou supérieur à 20 ans dans les principaux secteurs de production et de consommation (Dole, Lons-le-Saunier, Saint-Claude - Morez),
  • 12 ans dans le secteur Arbois - Poligny - Salins-les-Bains,
  • 7 ans seulement dans le secteur Sud Revermont mais la production y est marginale.

4.1.2. Roches massives calcaires
Les réserves théoriques autorisées fin 1994, de 23 900 kt représentent globalement 14 années de production au rythme actuel, hors chantiers à caractère exceptionnel, mais la durée d’épuisement des réserves varie considérablement suivant les régions :

  • 3 ans seulement dans le secteur Saint-Claude - Morez,
  • 8 ans dans le secteur de Dole où la production annuelle est la plus importante,
  • 10 ans dans le secteur de Lons-le-Saunier,
  • 13 ans dans le secteur Sud Revermont,
  • 58 ans dans le secteur Arbois - Poligny - Salins-les-Bains où la production annuelle est la plus faible.

4.1.3. Roches massives éruptives
Les réserves théoriques autorisées fin 1994, 1 300 kt, ne garantissent que 4 années de production au rythme actuel.

4.2. Ressources potentielles

4.2.1. Granulats
Dans les paragraphes qui suivent, les superficies indiquées sont des superficies totales, sans déduction d’aucune sorte. Elles représentent donc des ressources en place et non pas, loin s’en faut, des ressources effectivement exploitables.

a) Matériaux meubles

Alluvions récentes
Il s’agit des alluvions quaternaires d’origine fluviatile, généralement aquifères, occupant le fond plat des principales vallées.

Vallée de l’Ognon (alluvions siliceuses)
La vallée de l’Ognon marque la limite entre le Jura et la Haute-Saône.
La rivière décrit de nombreux méandres et le gisement alluvionnaire se trouve tour à tour principalement dans l’un ou l’autre de ces départements mais le plus souvent en Haute-Saône (rive droite).
Dans ces conditions, la ressource potentielle doit être considérée globalement à l’échelle de la vallée.
Trois gisements potentiels favorables ont été localisés grâce à la compilation de deux études antérieures 1 :
Le tableau ci-dessous donne les principales caractéristiques de ces trois gisements :

(*) valeurs estimées à partir de quelques sondages ; à préciser par des sondages complémentaires.
On constate que dans cette partie de la vallée de l’Ognon (basse vallée) l’épaisseur de découverte est relativement importante et que le rapport d’exploitabilité (épaisseur de sables et graviers sur épaisseur de découverte G/D) de l’ordre de 2, n’est pas particulièrement intéressant.

Vallée du Doubs (alluvions silico-calcaires)
Entre Salans et Dole, la plaine alluviale du Doubs est relativement bien développée avec une largeur qui varie de 1 km à près de 2 km mais présente trois rétrécissements où elle n’a que quelques centaines de mètres de large et qui correspondent à des seuils ("remontée du substratum), aux niveaux de Rans - Ranchot, Nenon - Audelange, Dole.
En aval de Dole, la vallée s’évase progressivement avant de s’ouvrir très largement sur la plaine de Bresse ; elle atteint 15 km de large entre Asnans-Beauvoisin et Saint-Aubin.
L’épaisseur de découverte varie de quelques décimètres à 4 mètres.
L’épaisseur des sables et graviers est irrégulière ; elle varie de quelques mètres à 10 mètres en amont de Dole et jusqu’à 15 mètres, en aval de Dole.
Les ressources potentielles sont très importantes. En effet, une étude 2 réalisée par SOGREAH en 1976, appuyée sur les résultats d’une étude antérieure 3, évalue à plus de 110 millions de m3, soit près de 200 millions de tonnes les ressources en matériaux exploitables "hors contraintes" à cette époque, dans les seules zones où les conditions d’exploitation sont a priori les plus favorables, avec un rapport r :

épaisseur de découverte D / épaisseur exploitable G


au plus égal à 0,25, ce qui correspond à 0,25 mètres de découverte par mètre de matériaux exploitables.
Ces ressources potentielles, en place, se répartissent de la manière suivante :

En outre, une étude complémentaire 4 réalisée en 1977 dans le cadre de la TPFG a permis, grâce à de nouvelles investigations, de classer en "zone favorable" une partie des zones considérées comme a priori "peu favorables" en 1975.

Vallée de la Loue (alluvions silico-calcaires)
Dès son entrée dans le département du Jura, à Cramans, la vallée de la Loue, jusque-là très étroite, s’étale largement sur les formations plio-quaternaires de la forêt de Chaux que l’on peut rattacher au domaine bressan.
Entre Cramans et Parcey, confluence avec le Doubs, sur une vingtaine de kilomètres de longueur, la plaine alluviale a une largeur remarquablement constante, comprise entre 3 et 3,5 km. Le tracé du cours de la rivière a été rectifié et une partie des méandres qui divaguaient dans la plaine ont été supprimés.
Le remplissage alluvial de la vallée de la Loue est assez complexe, les alluvions récentes à dominante calcaire reposant sur des alluvions plio-quaternaires également sablo-graveleuses, mais siliceuses et plus ou moins remaniées dans la partie supérieure.
Ainsi, les alluvions graveleuses d’abord calcaires, s’enrichissent de plus en plus en éléments siliceux avec la profondeur. La transition est marquée par la disparition complète des éléments calcaires et un changement assez net de la cohésion des alluvions, les éléments plio-quaternaires siliceux étant souvent cimentés jusqu’à constituer un véritable conglomérat.
Quelquefois, la limite entre alluvions récentes et alluvions plio-quaternaires est marquée par un niveau argileux à caractère lenticulaire mais dont l’épaisseur peut atteindre localement plusieurs mètres. Dans ces conditions, seule la partie supérieure du remplissage alluvial correspondant aux alluvions récentes paraît exploitable.
Dans l’ensemble de la plaine, l’épaisseur des alluvions récentes sablo-graveleuses varie de 5 m à 10 m sous une découverte argilo-limoneuse le plus souvent inférieure à 1 m mais pouvant atteindre localement 3 m.

Vallée de la Cuisance
En l’absence de données, les potentialités de la vallée de la Cuisance, en aval d’Arbois, sont indéterminées.

Vallée de l’Orain (alluvions siliceuses)
Une étude 5 financée par la TPFG, réalisée en 1981, a mis en évidence, dans la moyenne vallée de l’Orain, entre Colonne et Villers-Robert, la présence d’un gisement de granulats alluvionnaires, de nature siliceuse, épais de plusieurs dizaines de mètres, séparé verticalement en deux parties par une intercalation argileuse épaisse de quelques décimètres, située vers 15 m de profondeur.
Ces alluvions sont probablement, pour l’essentiel, d’âge plio-quaternaire, correspondant aux cailloutis de la Forêt de Chaux. (cf. § 4.2.1. - alluvions plio-quaternaires siliceuses), la distinction avec les alluvions récentes, de même nature, n’étant pas possible.
La zone concernée s’étend sur une longueur de 9,25 km et une largeur moyenne de 1 km.
La découverte argilo-limoneuse a une épaisseur relativement importante, comprise entre 2,10 m et 3,60 m.
En ne considérant que la partie supérieure du gisement, soit 10 à 12 m de graviers, la ressource potentielle en place peut être estimée à 100 millions de m3 environ, soit plus de 150 millions de tonnes.
Il convient toutefois de signaler que les matériaux sont plus ou moins argileux et rendent le lavage indispensable.
L’élimination sélective de la couche argileuse intercalée permettrait d’accéder à des réserves encore plus considérables.

Vallée de la Seille (alluvions silico-calcaires)
Entre Arlay et Cosges, la plaine alluviale de la Seille s’étend sur une longueur de près de 12 km et une largeur de 2,5 à 5 km.
L’épaisseur de la couverture argilo-limoneuse augmente d’Est en Ouest : de 1 à 1,5 m en amont de Bletterans, elle dépasse souvent 2 m entre Villevieux et la D58 et atteint 3 m et plus à l’Ouest de cette dernière.
L’épaisseur de la formation sablo-graveleuse varie en sens inverse : supérieure à 10 m et atteignant localement plus de 15 mètres à l’Est de Desnes, elle dépasse rarement 6 à 7 m entre Villevieux et la D 58 et 4 à 5 m à l’Ouest de cette dernière ; dans le même sens, le matériau devient de plus en plus sableux.
Le substratum des alluvions grossières, sableux à l’amont, devient de plus en plus argileux vers l’aval.
L’étude TPFG précitée [5] estimait la superficie totale du gisement potentiel à 3 250 ha environ, représentant entre 200 et 250 millions de m3 de matériaux en place.
La zone jugée a priori la plus favorable à l’extraction, avec une épaisseur de découverte généralement inférieure à 1,50 m et une épaisseur moyenne de graviers supérieure à 10 m est localisée à l’extrémité nord-est de la plaine alluviale entre Desnes et la D 120. Elle s’étend sur les communes de Arlay, Lombard, Vincent, Desnes, Ruffey-sur-Seille. Elle couvre une superficie totale de 600 ha environ, ce qui représente une ressource potentielle de granulats en place de 60 millions de m3, soit plus de 100 millions de tonnes.

Vallée de la Brenne
Dans la vallée de la Brenne, les renseignements sont trop dispersés et trop hétérogènes pour qu’il soit possible d’évaluer, même approximativement, l’importance des réserves exploitables. Cependant, ils mettent en évidence un certain nombre de facteurs défavorables qui rendent peu probable l’existence d’un gisement de graviers exploitable d’envergure :

  • relative étroitesse de la plaine alluviale (500 m en moyenne),
  • épaisseur importante de la découverte argileuse, le plus souvent égale ou supérieure à 4 m,
  • épaisseur très variable et caractère argileux des graviers avec présence d’intercalations de couches d’argile.

Vallée de la Vallière
Entre Frebuans à l’amont et la limite occidentale du département du Jura à l’aval, la plaine alluviale de la Vallière et de son affluent, la Sorne, occupe une superficie de 730 ha environ, ce qui représente un volume de graviers en place estimé entre 20 et 27 millions de m3.
Toutefois, l’épaisseur relativement importante de la découverte (2 à 3 m en moyenne, atteignant parfois 4 m), la faible puissance (3 à 4 m en moyenne) et le caractère argileux des graviers ne sont guère favorables à l’implantation d’une exploitation d’envergure qui consommerait beaucoup de terrain.

Vallée de l’Ain
Le lit majeur, généralement très étroit, et les basses terrasses de la vallée de l’Ain ne présentent pas d’intérêt en tant que ressources potentielles en granulats. Les sondages qui y ont été réalisés montrent que les alluvions sablo-graveleuses sont peu épaisses : 3 à 3,5 m en moyenne, souvent argileuses, sous un recouvrement argilo-limoneux épais de quelques décimètres à 2,5 m.

Vallée de la Bienne
Le lit majeur de la Bienne n’a une extension notable qu’entre Jeurre et Lavancia-Epercy, sur moins de 2 km de longueur. Le gisement, en partie exploité, est morcelé par les méandres de la rivière qui reste très active et qui divague d’un bord à l’autre de la plaine alluviale.
Dans le secteur d’extraction, l’épaisseur des alluvions sablo-graveleuses est d’une dizaine de mètres, sous un mince recouvrement (quelques décimètres de terre).
En l’absence de sondages, l’importance de la ressource potentielle en granulats est difficile à évaluer mais elle est probablement assez limitée, compte tenu de la faible superficie du gisement qui est de l’ordre d’une quinzaine d’hectares au total.

Alluvions fluvioglaciaires (calcaires)
C’est dans la vallée de l’Ain que les alluvions fluvio-glaciaires sont les mieux connues, formant des terrasses plus ou moins étendues qui dominent la basse plaine alluviale et reposent le plus souvent sur un substratum argileux.
L’étude TPFG de 1981 6 précitée donne une évaluation approximative de la ressource potentielle en place que représentent ces gisements, du Nord au Sud :

(1) : pour une épaisseur moyenne estimée à 10 m.
(2) : en grande partie gelé par l’aérodrome de Champagnole-Crotenay.
Cependant, il convient de préciser que certains gisements, spécialement ceux du Sud (Marigny, Charcier, Charezier, Vertamboz, Clairvaux-les-Lacs) contiennent des passages de matériaux finement sableux, sans gros éléments, ce qui peut leur enlever de l’intérêt.
D’autres gisements potentiels, situés en aval du barrage de Vouglans, à Cernon (lieu-dit "Menouille"), Chancia, Coisia, Thoirette, sont mal connus.
Les alluvions fluvio-glaciaires, localement exploitées, existent également sous forme de terrasses ou de cônes d’épandage d’extension variable :

  • aux environs de Champagnole,
  • dans le secteur d’Orgelet et la vallée de la Valouse : Plaisia, Sarrogna, Savigna, Cornod,
  • dans la vallée de la Bienne, en aval de Saint-Claude : entre Chassal et Jeurre, Lavancia-Epercy.

Dans ces secteurs les dépôts fluvio-glaciaires représentent une ressource en granulats alluvionnaires certainement intéressante, mais dont l’importance (qualitative et quantitative) ne peut être précisée en l’absence totale d’informations autres que celles données par les cartes géologiques au 1/50 000 existantes.

Alluvions plio-quaternaires (siliceuses)
Les alluvions graveleuses plio-quaternaires se rencontrent principalement dans le Nord du département, notamment dans l’interfluve Doubs-Loue correspondant à la Forêt de Chaux, ainsi qu’en bordure méridionale de la vallée de la Loue. A l’affleurement, ces alluvions ne constituent pas un matériau de choix pour les granulats en raison de leur hétérométrie, et de la présence fréquente d’une matrice argilo-sableuse et d’éléments de roches très altérées, plus ou moins friables.
De fait, elles sont rarement exploitées et essentiellement comme tout-venant de viabilité (pour empierrement) ; les deux carrières autorisées dans cette formation n’ont extrait au total que moins de 10 000 tonnes en 1994.
Plus au Sud, les graviers plio-quaternaires sont recouverts par des formations argileuses (argiles d’Oussières) sauf au droit des vallées de l’Orain et de la Seille où, cette couverture argileuse ayant été décapée par l’érosion, on les trouve sous les alluvions récentes et en continuité avec celles-ci (cf. paragraphe 2.5.1.).
Dans ce cas, il semble que les matériaux soient de meilleure qualité.

Eboulis calcaires ou groises
Ces dépôts superficiels ne sont pratiquement plus exploités aujourd’hui mais ils l’ont été beaucoup autrefois, le plus souvent sous forme d’extractions sauvages, de faible envergure, pour satisfaire les besoins des communes en matériaux de remblai ou d’empierrement.
Les gisements mal connus, rarement cartographiés sur les cartes géologiques existantes, sont probablement peu importants. D’autre part, ils sont situés à flanc de coteaux dans des zones très sensibles du point de vue paysager ou du point de vue de la stabilité des terrains (risques de glissements).
Dans ces conditions, les matériaux du type groise ne méritent pas d’être retenus comme une ressource potentielle d’avenir.

b) Roches massives

Roches calcaires
La carte schématique de l’annexe 1 et le tableau de la figure 3 montrent que pratiquement tous les ensembles calcaires du Jurassique moyen et du Jurassique supérieur sont localement exploités pour la fabrication de granulats.
Dans l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible d’évaluer, même approximativement, l’importance des ressources potentielles en roches massives calcaires du département du Jura. Mais compte tenu des vastes étendues des zones d’affleurement (hors de la Bresse et de la Forêt de Chaux) figurant sur les cartes géologiques existantes, on peut affirmer qu’elles sont considérables, voire inépuisables pour peu que des techniques d’élaboration soient mises au point, permettant de valoriser et d’exploiter certains niveaux actuellement déconsidérés du fait de leurs caractéristiques mécaniques relativement médiocres.
Dans de telles conditions, une recherche de gisement exploitable est basée principalement sur des critères extra géologiques (économique, géographique, accessibilité, foncier, impact environnemental…).

Secteur de Dole
Les séries calcaires du Jurassique affleurent très largement entre la vallée du Doubs et le massif de la Serre :

  • les calcaires du Jurassique moyen, bajociens et bathoniens (ces derniers étant les plus activement exploités du fait de leur meilleure qualité) au Nord-Ouest, entre Dole et Sampans et, plus éloignés, au Nord-Est, entre Rochefort-sur-Nenon et Pagney, au bord de la vallée de l’Ognon,
  • les calcaires du Jurassique supérieur, essentiellement rauraciens et séquaniens à l’Ouest, entre Dole et Champvans et au Nord-Est entre Dole et Amange.

Secteur de Lons-le-saunier
Dans le secteur de Lons-le-Saunier, les calcaires du Jurassique moyen, bajociens et bathoniens sont largement prédominants. Ils forment la quasi-totalité des plateaux qui dominent la zone du Vignoble et s’étendent, vers l’Est, jusqu’au relief de la chaîne de l’Euthe sur une largeur qui varie de 5 km à 10 km.
Ils affleurent aussi largement mais de façon beaucoup plus irrégulière, au Sud de Lons-le-Saunier, dans la partie méridionale du Vignoble et dans le Revermont où la structure est compartimentée et découpée en "lanières" par de nombreuses failles de direction méridienne.

Secteur de Morez - Saint Claude

  • Dans le secteur de Morez, les calcaires du Jurassique supérieur sont les plus répandus. Ils constituent le sous-sol de tous les grands massifs boisés : Bois du Bevet, Forêts du Risoux, de la Joux Devant, du Mont Noir…

Les calcaires du Jurassique moyen, moins épais, plus hétérogènes et souvent entrecoupés d’intercalations marneuses, forment le noyau d’anticlinaux érodés (anticlinal de Morez-Bellefontaine) et apparaissent rarement à l’affleurement car ils sont recouverts par des dépôts glaciaires morainiques très développés.

  • Dans le secteur de Saint-Claude, les calcaires du Jurassique supérieur et les calcaires du Jurassique moyen affleurent largement :
    • les premiers forment la voûte des structures anticlinales : anticlinaux de Lavans-les-Saint-Claude, du Bois de Cuttura, d’Avignon, de la Forêt du Frênois, des Bouchoux…
    • les seconds apparaissent au coeur des anticlinaux érodés sous forme de bandes allongées Sud-Ouest Nord-Est, de largeur variable (0,5 à 2 km) notamment au Sud de Saint-Claude (communes de La Pesse, Bellecombe, Les Molunes), au Sud-Ouest de Saint-Claude (Chevry, Ranchette, Larrivoire, Choux) et plus à l’Ouest, entre Vaux-les-Saint-Claude et Prénovel, en passant par Les Crozets, ainsi qu’au Nord et au Nord-Est de Moirans-en-Montagne.

Secteur de Salins-Arbois-Poligny-Champagnole
Les calcaires du Jurassique moyen sont largement prédominants et occupent la plus grande partie de la surface des plateaux qui s’étendent entre la zone du Vignoble et la vallée de l’Ain, jusqu’à l’Est de Champagnole (Forêt de la Fresse, Forêt de Sapois).
Les calcaires du Jurassique supérieur se rencontrent essentiellement au Sud de Champagnole où ils constituent le sous-sol des hauts plateaux qui s’étendent de part et d’autre de la vallée de la Lemme.

Roches éruptives
La formation exploitée appartient au socle cristallin hercynien qui n’apparaît à l’affleurement que dans le massif de la Serre, au Nord de Dole. Appelée "eurite", elle correspond à un faciès de tuf volcanique reposant sur un substratum gneissique et recouvert par les sédiments argilo-gréseux du Permien, sous lesquels elle disparaît vers le Nord-Ouest avec un pendage qui varie de 10° à 35°.
Ainsi défini, le gisement potentiel forme à l’affleurement une bande très étroite, large de quelques dizaines de mètres à 400 m qui s’étend suivant une direction WSW-ENE sur une longueur de près de 10 km, entre Moissey et Serre-les-Moulières, sur le flanc septentrional du massif de la Serre.
L’épaisseur de l’eurite varie d’une dizaine de mètres à une quarantaine de mètres.

4.2.2. Matériaux à usages industriels, pierres ornementales et pierres de construction
Lorsque les réserves d’un gisement de granulats sont épuisés, il est relativement aisé de déplacer les installations de traitement sur un autre site, même éloigné.
En ce qui concerne les matériaux à usage industriel, les ressources exploitables doivent se trouver le plus près possible des usines de traitement ou de transformation (cimenterie, tuilerie…).
C’est pourquoi, dans le cadre du présent schéma des carrières, les exploitants ont été consultés pour permettre de délimiter au voisinage des gisements actuellement exploités, en tenant compte du contexte géologique, des espaces renfermant des réserves suffisantes pour assurer l’approvisionnement des usines pendant une trentaine d’années. C’est ce qui a été fait pour :

  • la carrière de la Société Solvay, à Damparis,
  • la carrière des Ciments d’Origny, à Rochefort-sur-Nenon,
  • la carrière des Plâtrières de Grozon,
  • les carrières d’argiles d’IRB Etablissements Jacob à Bois-de-Gand et à Commenailles,
  • la carrière Rocamat à Chassal.
    En ce qui concerne la carrière de La Pierre du Jura à Revigny, le gisement actuellement exploité est en voie d’épuisement et une étude spécifique serait nécessaire pour rechercher un nouveau gisement exploitable.

4.2.3. Carte des ressources potentielles en matériaux de carrières
La carte des ressources potentielles en matériaux de carrières, établie à l’échelle du 1/100 000, montre, par des plages de couleurs :

  • d’une part, la localisation et l’extension des seuls gisements de matériaux à usages industriels permettant d’assurer l’approvisionnement des entreprises en activité pendant une trentaine d’années (cf. § 4.2.2.),
  • d’autre part, l’extension des diverses formations géologiques affleurantes ou subaffleurantes, sélectionnées, exploitées ou susceptibles de l’être, pour la fabrication des granulats, à savoir :

a) Les matériaux alluvionnaires
Ils sont représentés par :

  • Les alluvions récentes quaternaires des basses plaines alluviales (lit majeur) des principales rivières :
    • basse vallée de l’Ognon, en aval de Pagney,
    • basse vallée du Doubs depuis Salans jusqu’à la limite occidentale du département,
    • basses vallées de la Loue, en aval de Grange-de-Vaivre, et de son affluent la Cuisance, en aval d’Arbois,
    • vallée de l’Orain, en aval de Colonne,
    • vallée de la Seille, en aval de Voiteur,
    • vallée de la Vallière, en aval de Frebuans,
    • vallée de la Bienne, entre Jeurre et Lavancia-Epercy.
  • Les alluvions plio-quaternaires de la Forêt de Chaux et de la bordure méridionale de la vallée de la Loue.
  • Les alluvions fluvio-glaciaires de la combe d’Ain, de la vallée de la Bienne et de divers cônes d’épandage ou lambeaux de terrasses dispersés.

Sachant que plus l’épaisseur du gisement est faible, plus la consommation d’espace est grande, le rapport d’exploitabilité (épaisseur de sables et graviers sur épaisseur de découverte) est un critère très important à prendre en compte dans l’examen de nouvelles demandes d’autorisation d’exploiter en milieu alluvial.

b) Les roches calcaires
Parmi celles-ci, ont été différenciés :

  • les calcaires du Bajocien et, dans la partie sud du Jura, les calcaires du Jurassique moyen ou Dogger (ensemble Bajocien, Bathonien),
  • les calcaires compacts du Bathonien, présents dans la partie nord du Jura et qui fournissent les meilleurs granulats calcaires,
  • les calcaires du Jurassique supérieur (ou Malm) présentant divers faciès : Rauracien, Séquanien, Kimméridgien, Portlandien.

c) Les roches éruptives
Il s’agit essentiellement de la bande d’"eurite", exploitée à Moissey et qui s’étend entre ce village et Serre-les-Moulières, au Nord de Dole, sur le flanc septentrional du massif de la Serre.
Sur la carte, ont été reportées également les carrières autorisées au 31 décembre 1994, chacune d’elles étant représentée par un symbole indiquant l’utilisation des matériaux (granulats, construction-ornementation, industrie) et, pour les granulats, le type de roche exploitée.
La carte des ressources potentielles en matériaux au 1/100 000 a été établie à partir :

  • de l’interprétation des cartes géologiques au 1/50 000 (qui couvrent l’ensemble du département) et de leurs notices explicatives,
  • des résultats d’études antérieures,
  • de l’expérience régionale.
    La numérisation des données cartographiques a été réalisée à Orléans, par le Service Géologique National du BRGM.
Notes et références

1- "Etude d’aménagement coordonné de la vallée de l’Ognon, de Mélisey (70) à Heuilley-sur-Saône (21)", réalisé en 1978, dans le cadre de la Taxe Parafiscale sur les Granulats (TPFG, référence n°013-070-004) qui a permis de dégager, compte tenu des diverses contraintes existantes à l’époque, des zones plus ou moins favorables aux extractions, ainsi que des zones à réserver pour les captages d’eau potable.
- "Synthèse hydrogéologique de la plaine alluviale de l’Ognon" réalisée en 1986, grâce à des crédits d’Etat (Ministère du Redéploiement industriel et du Commerce extérieur), du Conseil Régional de Franche-Comté et de l’Agence de Bassin Rhône-Méditerrannée-Corse.

2Les matériaux alluvionnaires dans la région de Franche-Comté. La vallée du Doubs à l’aval de Besançon. Rapport SOGREAH. 1976. Etude réalisée pour le compte de la Région de Franche-Comté (Service Régional de l’Equipement).

3Etude préliminaire des ressources en sables et graviers de la basse vallée du Doubs entre Dole et Verdun-sur-le-Doubs. 1975. Etude réalisée pour le compte du Ministère de l’Industrie et de la Recherche (Arrondissement Minéralogique de Dijon).

4Etude complémentaire des ressources en sables et graviers de la basse vallée du Doubs entre Dole et Verdun-sur-le-Doubs. TPGF n° 002.071.003.1977.

5Etude des ressources en matériaux calcaires et silico-calcaires pour l’approvisionnement de Lons-le-Saunier. TPFG n° 028.039.005, 1981.

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