Structure de l’activité extractive des granulats

L’étude est basée sur l’analyse des données statistiques de l’année 1991 qui sont connues dans le détail. Ces statistiques portent sur des quantités extraites sensiblement supérieures à celles des années précédentes mais elles peuvent être considérées comme représentatives de l’activité extractive du département et serviront de référence à l’étude prospective (cf. chapitre 6) qui inclura, de ce fait, une certaine marge de sécurité.

3.1. Répartition géographique des carrières (cf. annexe 1)

En 1991, le département de la Haute-Saône compte 69 carrières de granulats autorisées, dont :

  • 16 carrières d’alluvions récentes en eau (dont une improductive),
  • 5 carrières d’alluvions anciennes, hors d’eau (dont une improductive),
  • 1 carrière de schistes houillers,
  • 42 carrières de roches massives calcaires (dont 11 improductives),
  • 5 carrières de roches massives éruptives (dont 1 improductive).
    Mais, tant en ce qui concerne le nombre des exploitations qu’en ce qui concerne les catégories de matériaux extraits (roches meubles ou roches massives), la situation est bien différente dans le tiers nord-est (qui correspond approximativement à l’arrondissement de Lure) que dans le reste du territoire départemental (arrondissement de Vesoul).
  • Dans l’arrondissement de Lure, 17 carrières ont fourni des granulats dont :
    • 10 à partir de gisements alluvionnaires, dont 3 hors d’eau,
    • 1 à partir de schistes houillers (déchets de mines),
    • 2 à partir de roches massives calcaires du Muschelkalk,
    • 4 à partir de roches massives éruptives.
  • Dans l’arrondissement de Vesoul, parmi les 38 carrières productives, on compte :
    • 9 carrières de matériaux alluvionnaires, dont une hors d’eau,
    • 29 carrières de roches massives calcaires.
      Les exploitations les plus importantes sont en activité constante et disposent d’installations de traitement fixes. En revanche, de nombreuses carrières de taille plus modeste, principalement en roches massives calcaires sont l’objet d’extractions intermittentes, avec du matériel mobile, en fonction des besoins locaux et la répartition géographique entre carrières productives et carrières improductives est fluctuante. Ainsi, telle carrière productive peut être improductive l’année suivante, au profit d’une autre qui se trouverait plus proche d’un gros chantier.
      Au total, 14 carrières n’ont pas produit en 1991.
      La répartition des carrières autorisées, par arrondissement et par catégorie de matériau exploité est donnée par le tableau de la figure 3.
      Le tableau ci-dessous donne la répartition des carrières de granulats en fonction de l’importance de leur production.

3.2. Production

En 1991, environ 3 400 kt de granulats ont été produits en Haute-Saône, dont :

  • 1 830 kt (54%) à partir de gisements alluvionnaires, dont 150 kt extraites à l’occasion d’un chantier à caractère exceptionnel (déviation de Quers-Citers),
  • 1 570 kt (46%) à partir de gisements de roches massives principalement calcaires.
    Cette production se répartit globalement de la manière suivante :
  • En alluvionnaire, 8 exploitations (y compris le chantier de la déviation de Quers-Citers) de plus de 100 kt/an ont fourni 82% de la production du département.

Des quantités à peu près égales, de l’ordre de 400 kt ont été extraites dans les vallées de la Saône, de la Lanterne-Breuchin et du Rahin (interfluve Rahin - Ognon).
L’Ognon (dont seule la rive droite est concernée au Sud du département) et la Semouse sont moins sollicités.

  • En roches massives, 6 exploitations de calcaires, de plus de 100 kt/an ont fourni environ 70% de la production du département.

Le tableau ci-après et les schémas de l’annexe 3 qui illustrent la structure de l’activité extractive de granulats dans le département (annexe 3a), ainsi que dans chacun des arrondissements de Lure (annexe 3b) et de Vesoul (annexe 3c), permettent de faire les constatations et commentaires suivants :

  • le déséquilibre entre la production de granulats de l’arrondissement de Lure et celle de l’arrondissement de Vesoul apparaît à tous les niveaux, pour une population presque (à 10% près) équivalente,
  • dans la production globale du département, l’arrondissement de Lure ne représente que 33%, environ,
  • les matériaux d’origine alluvionnaire, qui représentent 54% de la production totale, se répartissent de façon approximativement égale entre les deux arrondissements, si l’on ne tient pas compte du chantier de la déviation Quers-Citers,
  • la quasi totalité (94%) des granulats de roches massives est extraite dans l’arrondissement de Vesoul.

3.3. Flux entrant

Les quantités de granulats importés sont insignifiantes. Elles concernent environ 100 kt de matériaux calcaires en provenance du département du Doubs, livrés dans le Sud de l’arrondissement de Lure (cf. annexe 4b).

3.4. Flux sortant

Les livraisons de granulats vers les départements voisins et la Suisse (915 kt), représentent globalement 27% de la production départementale (3 400 kt) et comportent :

  • 675 kt de matériaux alluvionnaires, soit 40% environ de la production départementale (hors déviation de Quers-Citers),
  • 240 kt de granulats calcaires, soit 15% de la production départementale (1 570 kt).
    Elles se répartissent de la façon suivante (cf. annexe 4a) :

3.5. Consommation

Les quantités de granulats consommées dans le département de la Haute-Saône en 1991 totalisent 2 580 kt, soit 76% de la production et se répartissent de la manière suivante :

  • granulats alluvionnaires : 1 155 kt qui représentent 63% de la production (1 830 kt) du département, dont 64,5% (745 kt) en provenance de l’arrondissement de Lure,
  • granulats de roches massives : 1 425 kt qui représentent 91% de la production (1 570 kt) du département, dont 76% (1 190 kt) en provenance de l’arrondissement de Vesoul.

3.6. Destination des granulats consommés

  • Les granulats de roches massives (1 425 kt) ont été en quasi totalité utilisés pour les remblais, la confection des chaussées et en VRD, les bétons n’en ayant consommé que 1 kt, environ.
  • Le tableau ci-après donne la destination des matériaux alluvionnaires consommés dans le département :

On constate que la proportion de granulats de roches massives (1 kt), utilisés pour la fabrication des bétons, est insignifiante.

3.7. Principaux utilisateurs de granulats

Une analyse statistique de la production de granulats de l’année 1990 donne les résultats suivants :

3.7.1. Granulats pour chaussées, viabilité courante et VRD

  • 47% des matériaux ont été livrés pour des travaux sous maîtrise d’oeuvre d’administrations (principalement la DATD, la DDE et, dans une moindre mesure, la DDAF, l’ONF) ou de collectivités locales.
  • 53% ont été livrés aux entreprises de bâtiment, de travaux publics, routières, ainsi qu’aux particuliers.

3.7.2. Granulats pour bétons

Les utilisateurs de granulats pour bétons se répartissent en trois catégories principales :

  • les centrales à bétons qui fabriquent des bétons prêts à l’emploi et qui ont absorbé environ 30% de la production,
  • les entreprises qui produisent des éléments préfabriqués en béton,
  • les entreprises de construction qui font leurs bétons de chantiers,

ces deux dernières catégories se partageant 70% de la production, dans des proportions respectives qu’il n’a pas été possible de connaître.

3.8. Modalités de transport des matériaux

Dans le département de Haute-Saône, le transport des matériaux s’effectue exclusivement par voie routière, ce qui engendre des nuisances au voisinage des carrières et contribue à l’accroissement du trafic routier général et dans les agglomérations. Cet accroissement du trafic routier entraîne une accélération de la vitesse de dégradation de la voirie.
Les nuisances liées au trafic entre les sites d’extraction et les grands axes routiers peuvent être importantes lorsque les camions doivent traverser un village ou un hameau en circulant sur une voirie mal adaptée. Une carrière produisant 200 000 t/an, soit environ 1 000 t/jour, induit un trafic de l’ordre d’une cinquantaine de camions pleins et autant de vides par jour.

3.8.1. Possibilités de transport par rail

Actuellement, dans le département de Haute-Saône, aucune carrière n’est embranchée sur le réseau SNCF. Plusieurs raisons expliquent cette situation :

  • Les matériaux exploités sont de qualité ordinaire, ont une faible valeur ajoutée et ne supportent pas un transport sur de longues distances. De fait, les granulats sont livrés dans un rayon qui excède rarement une quarantaine de kilomètres autour des sites de production.
  • Les exploitations sont nombreuses, dispersées sur l’ensemble du territoire et ne sont pas de très grande envergure, même les plus importantes.
  • Pour être compétitif sur de courtes distances ( 40 km), le transport par rail nécessite un embranchement au départ, sur le site d’extraction et un embranchement à l’arrivée, qui peut être, par exemple, une centrale à béton. Faute de quoi, les matériaux doivent être transportés par camions du lieu de production à la base d’expédition et de la base d’arrivée au lieu d’utilisation. Ces multiples reprises augmentent le prix des matériaux livrés et ne sont envisageables que pour des produits nobles, transportés en quantités importantes, sur de longues distances.

Selon un responsable du transport frêt de la SNCF, le réseau SNCF de Haute-Saône disposerait actuellement, moyennant quelques aménagements peu importants, de 4 bases d’expédition de matériaux de carrières : Lure, Vesoul, Gray, Port d’Atelier.
Dans les conditions actuelles, il apparaît donc que la structure de l’activité extractive des matériaux de carrières en Haute-Saône, n’est pas adaptée au transport intradépartemental des matériaux par voie ferrée. Seule une restructuration allant dans le sens d’un regroupement des extractions sur quelques sites privilégiés, ou l’ouverture de chantiers ponctuels de grande envergure pourrait amener à reconsidérer la question, notamment sur le plan économique.

3.8.2. Possibilités de transport par voie d’eau

Dans le département, seule la Saône est navigable.
Comme pour le transport ferroviaire et pour les mêmes raisons, la structure actuelle de l’activité extractive n’est pas favorable au développement du transport des matériaux de carrières par voie fluviale. Toutefois, cette solution pourrait s’avérer intéressante dans le cas d’un gros chantier à caractère exceptionnel ; la situation géographique de ce dernier par rapport au site de production, d’une part, et par rapport à la voie navigable, d’autre part, serait alors le critère de faisabilité déterminant.
En définitive, sachant que la route restera probablement encore très longtemps le moyen de transport essentiel, sinon unique, les orientations à privilégier dans ce domaine doivent se situer au niveau de la sécurité.
En effet, outre les nuisances dues aux poussières soulevées par l’évolution des engins et des camions sur le site de la carrière et qu’il est facile d’éviter par une humidification des pistes, le transport des matériaux par camions présente certains dangers pour la circulation, liés :

  • d’une part, aux souillures laissées sur les routes à la sortie des carrières qui, par temps humide, rendent les chaussées glissantes,
  • d’autre part, à l’augmentation du trafic poids lourds et à la traversée des agglomérations.

Le premier inconvénient ne devrait jamais se produire puisqu’il suffit d’installer sur le site un débourbeur pour le nettoyage des roues des véhicules sortants. Selon les conditions d’accès à la carrière, un tel dispositif peut être obligatoire.
Par ailleurs, l’accès à la carrière doit être aménagé de manière à permettre l’entrée et la sortie des camions sans occasionner de gêne pour les véhicules circulant normalement sur la voie publique.
Il est beaucoup plus difficile de remédier au second inconvénient, du moins en ce qui concerne les carrières existantes. A l’avenir, pour les nouvelles exploitations d’une certaine envergure (plus de 150 000 t/an, par exemple), on examinera les solutions permettant d’éviter la traversée de zones habitées qui impliquerait des nuisances.
Dans tous les cas, d’une manière générale, une attention toute particulière sera portée sur la prise en compte, dans le dossier de demande d’autorisation, des conditions de sécurité et des mesures envisagées pour les respecter, notamment en ce qui concerne la desserte de la carrière.

3.9. Impact des carrières existantes sur l’environnement

3.9.1. Carrières de matériaux alluvionnaires

Les carrières de matériaux alluvionnaires sont, en très grande majorité, implantées dans les basses plaines alluviales (lits majeurs) des principales rivières, où le toit des nappes d’accompagnement est peu profond (1 à 3 m, suivant la saison). L’exploitation d’une gravière dans une telle zone a pour effet d’enlever la couche superficielle limono-argileuse qui recouvre généralement les alluvions sablo-graveleuses et protège la nappe, laquelle se trouve alors mise au jour en formant un plan d’eau.
L’impact hydrogéologique des gravières sur les nappes alluviales fait l’objet d’une étude documentaire spécifique, à caractère général, présentée en annexe 5. Cette étude montre le rôle mineur joué par les plans d’eau sur l’écoulement et la qualité des eaux souterraines, à condition toutefois de respecter un certain nombre de précautions qui sont énoncées.
D’une manière générale, l’aménagement naturel des gravières, sans apport de remblai, ne pose pas de problème réel quant à la qualité de l’eau de la nappe située en aval hydraulique. Le colmatage des berges est plus ou moins rapide, l’évolution de la qualité de l’eau des gravières vers une eutrophisation est faible. Le "vieillissement" des gravières n’induit pas d’impact décelable sur les eaux, à l’aval.

a) Vallée de la Saône

La plaine alluviale de la Saône est relativement peu marquée par les extractions de granulats.
Jadis, les matériaux étaient exploités essentiellement par dragage dans le lit mineur de la rivière. Ces dragages n’ont pas modifié de façon importante le cours d’eau. Les élargissements localisés du lit mineur sont toujours restés relativement modestes et les traces des exploitations sont aujourd’hui cicatrisées et ont disparu.
Actuellement, les dragages en lit mineur n’existent plus et sont interdits (sauf pour travaux d’entretien ou d’aménagement hydraulique dûment justifiés). Les gravières en lit majeur sont peu nombreuses, dispersées le long de la vallée, en aval de Scey-sur-Saône : Traves, Velet, Germigney.

b) Vallée de l’Ognon

Le cours de l’Ognon marque la limite départementale entre la Haute-Saône, d’une part, le Doubs et le Jura, d’autre part. C’est dans sa partie moyenne, que la vallée de l’Ognon est le plus gravement touchée par les extractions de granulats.
Entre Lure et Marnay, la plaine alluviale, le plus souvent assez étroite, est jalonnée par de très nombreux plans d’eau de toutes tailles qui témoignent d’une activité extractive importante et ancienne qui a parfois profondément modifié le paysage.
Localement, ces plans d’eau occupent la plus grande partie, parfois même la totalité de l’ancien lit majeur, lorsque celui-ci n’a que quelques centaines de mètres de largeur. Il en est ainsi dans le secteur de Lure (70), à Chassey-les-Montbozon (70) - Bonnal (25), Vandelans (70) - Rigney (25), Marnay (70).
Mais, c’est entre Germondans (25) et Cromary (70) que le cours de la rivière est le plus gravement défiguré et le plus perturbé par les extractions : sur des kilomètres de longueur, le lit mineur de l’Ognon a été dragué et plus ou moins élargi, parfois considérablement, jusqu’à occuper toute la largeur de la basse plaine alluviale (Aulx-les-Cromary).
A noter également quelques plans d’eau isolés dans le secteur de Rougemont (25) et à Etuz (70).
Actuellement 6 gravières sont en activité, échelonnées le long de la vallée : deux à Lure (70), une en rive droite, une en rive gauche (interfluve Ognon-Rahin), une à Chassey-les-Montbozon (70), une à Valleroy (25), une à Sornay (70), une à Pagney (39).
A signaler, enfin, une carrière récemment autorisée mais non encore ouverte, à Geneuille (25).

c) Vallée du Rahin

Les extractions de granulats sont toutes situées en aval de Plancher-Bas.
Entre Plancher-Bas et La Côte, on compte une douzaine de plans d’eau d’anciennes extractions, dont 10 sur la seule commune de Champagney. La plupart de ces plans d’eau sont d’assez petite taille (moins de 3 ha) et utilisés pour des usages privés ou collectifs. Les deux plus importants (anciennes ballastières SNCF) sont aménagés en base de loisirs.
Le seul site d’extraction en activité actuellement est sur la commune de Roye, de part et d’autre de la déviation de la D 438, dans l’interfluve Ognon-Rahin.
Tous les plans d’eau de la vallée du Rahin ont fait l’objet, en 1986/1987, d’un projet de schéma de réaménagement coordonné, dans le cadre de la Taxe parafiscale sur les granulats (cf. bibliographie).
Les alluvions de l’interfluve Ognon-Rahin ont été et sont encore activement exploités, comme en témoignent les nombreux plans d’eau dans le secteur de Lure.

d) Vallées de la Lanterne et du Breuchin

Les carrières de granulats sont concentrées dans trois secteurs principaux :

  • Le premier correspond à l’interfluve géographique, au Sud-Ouest de Luxeuil-les-Bains et comporte trois sites d’extraction. Deux sont en activité, entre Saint-Sauveur et Breuches, d’une part, entre Baudoncourt et Breuches, d’autre part. Le troisième est une ancienne gravière située à la limite des communes de Sainte-Marie-en-Chaux et Ehuns. L’impact des plans d’eau, dont le plus grand atteint une douzaine d’hectares, est atténué par l’ampleur de la plaine alluviale qui atteint jusqu’à 5 km de largeur et dont toute la partie centrale est occupée par la base aérienne militaire de Luxeuil-Saint-Sauveur.
  • Le deuxième se situe entre Mersuay et Faverney. Dans ce secteur, les plans d’eau existants qui sont aménagés en réserve naturelle volontaire et les plans d’eau futurs correspondant aux réserves autorisées, occuperont, à terme, la quasi totalité de la plaine alluviale, rive gauche de la Lanterne.
  • Le troisième se trouve à l’extrémité aval de la vallée de la Lanterne, un peu avant la confluence avec la Saône, de part et d’autre de la D 20 et de la ligne SNCF, sur les communes d’Amoncourt et Fleurey-les-Faverney. Dans ce secteur, la plaine alluviale est bien développée, avec une largeur de plus de 2 km qui atteint même près de 5 km si l’on prend en compte la basse terrasse d’alluvions anciennes boisée qui, au Nord, domine de quelques mètres le lit majeur de la Lanterne.

e) Vallées de la Semouse et de la Combeauté

Toutes les extractions de granulats sont concentrées au voisinage de Saint-Loup-sur-Semouse.
Le site le plus important, en activité, exploite les alluvions récentes en aval de Saint-Loup-sur-Semouse où, à terme, les plans d’eau occuperont une partie de l’interfluve Combeauté-Semouse.
En amont de Saint-Loup-sur-Semouse, la convergence de plusieurs cours d’eau (Semouse, Combeauté, activité ; ruisseaux des Ecrevisses, du Chânet, des Lauchères) et l’existence d’un système de terrasses d’alluvions anciennes étagées, donnent de l’ampleur à la plaine alluviale qui s’étend sur une largeur de près de 4 km.
Les exploitations en lit majeur et basse terrasse donnent plusieurs plans d’eau localisés :

  • d’une part, les plus importants, immédiatement à l’Est de Saint-Loup-sur-Semouse, sur la commune de Corbenay, dans un secteur déjà fortement urbanisé, sillonné par des voies de communication (D 64 et sa toute récente déviation, D 250, voie communale, voie SNCF),
  • d’autre part, sur la commune de Magnoncourt, au Nord de l’agglomération, en bordure occidentale de la D 64.

On relève également quelques carrières hors d’eau, d’assez faible envergure, sur des terrasses plus élevées, au Nord de Magnoncourt (vallée du Chânet), ainsi que sur la commune de Corbenay.

3.9.2. Carrières de roches massives

Les ressources en roches massives sont abondantes et réparties sur presque tout le territoire. Par ailleurs, la faible valeur ajoutée des produits ne permet pas leur transport sur de longues distances. C’est ce qui explique en grande partie :

  • l’absence de carrière de très grande envergure,
  • le nombre important de carrières mais la dispersion de celles-ci sur l’ensemble du territoire, sans concentration notable dans des secteurs particuliers,
  • le caractère épisodique de l’activité de certaines d’entre elles qui ne fonctionnent qu’à l’occasion de l’ouverture de chantiers dans les environs.

Environ 80 carrières (dont une cinquantaine actuellement en activité) sont recensées à la DRIRE. Mais leur nombre est très supérieur si l’on compte les carrières (communales pour la plupart) généralement de faible envergure, abandonnées depuis très longtemps, sites privilégiés pour les décharges sauvages. A cet égard, il convient de signaler :

  • que la Haute-Saône a engagé un programme de résorption des décharges sauvages qui a déjà porté ses fruits,
  • que les carrières, dans certaines conditions peuvent présenter un intérêt pour le stockage de déchets inertes.

Les carrières les plus importantes en activité sont généralement isolées, à l’écart des zones urbanisées et en bordure de route.
Outre les impacts inhérents à toute exploitation de roche massive calcaire (paysage, trafic des véhicules, bruit, poussières…), ces carrières doivent être considérées comme des sites très vulnérables, ouvertes en milieu perméable en grand par fissuration et karstification dans lequel les eaux s’infiltrent et circulent rapidement, sans filtration, pour rejoindre des aquifères plus ou moins profonds (suivant la topographie) alimentant sources et captages. Ce ne sont donc pas les sites les plus favorables pour les décharges et seuls les déchets strictement inertes et contrôlés peuvent y être admis.

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