La région Bourgogne-Franche-Comté se dote d’un nouveau Parc Naturel Régional

Le 4 septembre 2021, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique a signé le décret créant le parc naturel régional du Doubs Horloger. Un mois plus tard, le comité syndical mixte a élu son président et les membres du bureau. Les services de l’État ont accompagné dès le départ (2008) les porteurs de ce projet tout le long de la procédure, engagée sous l’égide de la région et du pays horloger.

Ce classement vient compléter le réseau des territoires d’exception de la région Bourgogne-Franche Comté qui compte désormais 4 parcs naturels régionaux.

La création du PNR du Doubs Horloger est l’aboutissement d’un important travail de concertation de longue haleine.
Il concrétise une alliance entre des milieux et des paysages de qualité et des acteurs mobilisés pour l’avenir de leur territoire.

Situé au cœur de l’Arc jurassien, territoire de moyenne montagne à l’est du département du Doubs, il regroupe 94 communes et couvre 103 918 hectares. Au cœur d’une économie rurale agricole, centrée sur l’élevage destiné à une production de prestige (Comté ; saucisse de Morteau..). C’est aussi le haut lieu de l’industrie horlogère, implantée depuis le XVIIIème siècle, d’où il tire son nom. Ce territoire a su faire perdurer dans l’industrie de haute-précision les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art dans une grande diversité paysagère et de sites patrimoniaux remarquables comme le Saut du Doubs ou le cirque de Consolation. Ces savoirs faire ont inscrits depuis 2020 par l’Unesco sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

La diversité des écosystèmes, milieux ouverts de pâturages, forestiers, humides et aquatiques, rocheux, et la présence d’espèces faunistiques et floristiques rares ou menacées font également du Doubs Horloger un espace riche pour sa biodiversité.

Lac franco-suisse de Biaufond
Lac franco-suisse de Biaufond

Ce parc s’inscrit dans un continuum géographique : il est dans le prolongement du PNR du Haut-Jura (Ain, Jura et Doubs) et jouxte le Parc du Doubs suisse (créée en 2012).

L’originalité de ce parc tient à la dimension frontalière et à l’ambition commune de part et d’autre de la frontière pour renforcer la mise en œuvre du projet de charte autour des valeurs, des richesses et des biens environnementaux communs mais aussi pour maîtriser les incidences transfrontalières des dynamiques territoriales. Car si le caractère frontalier du territoire contribue à son dynamisme, il est aussi facteur de déséquilibres territoriaux, de part et d’autre de la frontière qui s’expriment en termes d’évolutions démographiques, de revenus, d’emplois, de consommation d’espace, d’habitat… Les atouts et les menaces sont interdépendants. La coopération franco-suisse sur des problématiques communes de préservation et valorisation du patrimoine, de gestion de l’eau et de renforcement des activités économiques fondées sur le développement durable, est un des enjeux.

Le PNR au-delà de l’impulsion initiale doit réussir à organiser et structurer la coopération franco-suisse.
Les caractéristiques et les enjeux liés à ce territoire fixent donc les défis à relever :

  • La sobriété dans l’usage des ressources et des espaces, face à la consommation foncière importante et croissante.
  • La gestion de la ressource en eau est également centrale et transfrontalière avec des enjeux de reconquête de la qualité, de préservation des milieux aquatiques. Le Dessoubre et le Doubs sont des rivières exceptionnelles, qui justifient que l’on se mette à leur chevet.
  • L’accompagnement de la transition agro-écologique, en lien avec le changement climatique
  • La restauration et la protection des écosystèmes : Le territoire est riche d’espèces rares, menacées, emblématiques et de milieux et de paysages remarquables qui justifient la création d’espaces protégés et la restauration des espaces dégradés La diversité des écosystèmes, milieux ouverts de pâturages, forestiers, humides et aquatiques, rocheux, et la présence d’espèces faunistiques et floristiques rares ou menacées (Apron du Rhône (dans le Doubs), Milan royal, Pie-grièche grise, Minioptère de Schreibers, Mélibée, Gentiane printanière, Œillet superbe… )
  • La résorption des points noirs paysagers et valorisation du patrimoine bâti et culturel du Doubs Horloger 
  • L’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables ;
  • La coordination d’ingénierie territoriale sera primordiale pour répondre à ces défis en bonne articulation avec le parc suisse.

La mise en œuvre de la charte apportera sans nulle doute une réelle plus-value à chacune des nombreuses démarches de gestion concertée pour l’environnement d’ores et déjà en marche sur le territoire.

Cirque de consolation
Cirque de consolation

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