État des lieux des émissions de gaz à effet de serre en Bourgogne-Franche-Comté

20 millions de tonnes équivalent CO2 émises en 2022 (dernières données consolidées disponibles)

Les émissions liées à l’utilisation d’énergie fossile représentent la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre (GES). Parmi elles, les transports routiers – tout trafic confondu - arrivent en tête (43 % des émissions sur le territoire), puis l’usage des bâtiments (résidentiels et tertiaires) avec 14 % des émissions et l’industrie manufacturière avec 11%. L’agriculture est l’autre principal secteur émetteur avec 28 % des émissions. Elle émet près de 90 % des émissions régionales de protoxyde d’azote (N2O) et de méthane (CH4), les premières étant principalement liées aux épandages d’engrais, les secondes à la digestion des animaux d’élevage et à la gestion des déjections du cheptel.

Une diminution des émissions de GES encore trop lente

Les émissions de GES sur le territoire régional n’ont que faiblement diminué entre 2008 et 2022 (-22,5 % après correction des variations climatiques) en raison principalement de la relative stabilité des émissions des transports routiers (voyageurs et marchandises). Cette baisse est insuffisante par rapport à la trajectoire attendue pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de GES actés au sein de la Stratégie nationale bas carbone de l’Etat et précisés par le SRADDET Bourgogne-Franche-Comté au niveau régional. Ceux-ci visent une baisse de 30 % en 2021 par rapport à 2008, puis 50 % en 2030, pour arriver à une division par cinq en 2050.

Après une année 2020 marquée par une baisse exceptionnelle des émissions du secteur des transports routiers (-13 %) en lien avec les restrictions de circulation lors de la crise sanitaire, les émissions de ce secteur ont retrouvé leur niveau d’avant crise et atteignent 8,64 Mt en 2022. Les autres principaux secteurs émetteurs de GES affichent une meilleure trajectoire de réduction. Les émissions du secteur résidentiel ont ainsi baissé de près de moitié entre 2008 et 2022 et celles du secteur tertiaire de 38 %. Concernant le secteur de l’industrie manufacturière, les émissions ont diminué d’un tiers sur la période.

Les émissions agricoles sont assorties d’un objectif de baisse de 37 % à l’horizon 2050. Elles ont diminué de 18% entre 2008 et 2022. Les principaux leviers d’actions portent sur une fertilisation raisonnée, le développement des cultures de légumineuses, l’ajustement de la ration des animaux, la valorisation des effluents d’élevage pour produire de l’énergie par la méthanisation, une moindre consommation d’énergies fossiles sur l’exploitation. L’agriculture peut également jouer un rôle important en favorisant le stockage de carbone dans les sols et la biomasse.

Balance émissions / séquestration

En Bourgogne-Franche-Comté, les forêts et sols ont absorbé de l’ordre de 1,2 Mt de CO2 en 2020 (pour 20 Mt émises sur le territoire régional). Le puits net de carbone a ainsi compensé 6 % des émissions de GES malgré un territoire régional plutôt favorable à la séquestration (couvert forestier important, prairies et zone humides…) - l’objectif étant d’atteindre la neutralité carbone, soit 100 % en 2050 (Stratégie nationale bas carbone – version 2020).
Son atteinte ne sera possible que par une réduction massive des émissions de GES dans tous les secteurs.

Un puits net de carbone diminué par l’impact du changement climatique

On observe une nette diminution du puits de carbone régional ces dernières années, qui est passé de 5,1 millions de tonnes de CO2 en 2015 à 1,2 million en 2020. Le stock de carbone en place est toujours présent, mais sa croissance diminue rapidement depuis 10 ans.
Ce recul s’explique principalement par une réduction du puits forestier. Depuis 2015, les effets du changement climatique se sont traduits par des sécheresses répétées et la prolifération de parasites, insectes et champignons, qui ont entrainé une baisse de productivité des forêts et augmenté les dépérissements. Certains changements dans l’usage des sols sont également responsables d’un déstockage de carbone. C’est le cas de l’accroissement des surfaces en cultures (+20 %) depuis 1990, au détriment des prairies (-21 %) qui ont subi le retournement en cultures. L’artificialisation des sols a également progressé d’un tiers entre 1990 et 2020, en consommant principalement des surfaces de prairies et de cultures.

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